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DJAZIA SATOUR pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 12 novembre 2010
 

Klami
(Musicast Distribution – 2010) 
Durée 29’54 – 7 Titres

http://www.myspace.com/djaziasatour

Le métissage donne traditionnellement des résultats exceptionnels et la musique n’est pas un domaine dans lequel cette affirmation pourra être contredite, preuve s’il en fallait encore une avec cet effort de Djazia Satour, une jeune artiste algérienne à la fois auteur, compositeur et interprète qui a su se créer une culture très riche dès les années 80, alors qu’elle vivait à Alger et qu’elle y écoutait aussi bien du chaabi que des airs d’opéra ou de la pop des sixties. Arrivée à Grenoble en 1990, la chanteuse participera à l’aventure du groupe MIG créé autour de sa voix et s’efforcera durant six ans de faire avancer cette formation incontournable de la scène electro nationale. Installée aujourd’hui dans un univers musical bien plus personnel, Djazia Satour s’appuie sur deux années passées à travailler dans cette nouvelle direction et surtout sur un titre de Lauréate du Fair pour l’année 2011 et nous présente en compagnie de ses musiciens mais aussi de nombre d’invités un premier ouvrage où la soul et la pop se teintent d’accents hip hop et d’autres plus folk …

Appelant aussi bien en renfort des claviers vintage que des cordes, mélangeant la steel guitar avec les programmations mais aussi avec les percussions et usant avec la même ingéniosité de la langue arabe que de celle de John Lennon, Djazia Satour se montre instantanément différente de tout ce que les rives de la Méditerranée ont pu nous offrir musicalement depuis que le monde est monde. En prenant soin de toujours proposer une approche originale non seulement des genres qu’elle utilise mais aussi de la fusion totale de ces mêmes genres, l’artiste laisse exploser toute la passion contenue en elle et nous fait faire un grand voyage qui use des racines les plus profondes des musiques noires américaines pour se donner de la force mais qui n’hésite jamais non plus à se les réapproprier et même à les détourner pour en arriver à proposer des titres originaux, forts et intenses comme « Klami » ou « Temet Liyam » mais aussi comme « Stories » ou « Voodoo Night » ! La voix délicieusement orientale et les intonations très contemporaines accentuent encore un peu cette sensation d’ouverture au sens le plus large du terme qui se détache naturellement de l’ouvrage et si on pense autant à Ma Rainey ou à Koko Taylor qu’à Kenny Arkana ou à Assia quand on découvre la musique de Djazia Satour, c’est sans doute parce plus qu’un seul et unique talent, la jeune femme en a plusieurs qu’elle a su développer avec beaucoup d’intelligence. Une des très grandes chanteuses de demain !