Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 10 novembre 2010 Asleep (Autoproduction – 2010) Durée 50’27 – 12 Titres
http://www.akentra.com http://www.myspace.com/akentra
Arrivé sur la scène rock de l’Eure et Loir en 2006, Akentra doit peut-être son nom à une plante carnivore mais c’est essentiellement à la détermination et à la vivacité de ses membres fondateurs que le groupe doit aujourd’hui un premier album qui enfonce encore un peu plus le clou d’un maxi sorti au printemps 2009. Depuis cette époque, Lucia Ferreira au chant, Stéphane Rayot à la basse et Steve Tilmant à la batterie ont été rejoints par une paire de guitaristes, Habib Mas et Thomas Boileux, et c’est à force de concerts donnés dans des salles comme L’Abordage à Evreux ou L’Atelier à Spectacles de Vernouillet que ces Drouais ont acquis leurs lettres de noblesse et peuvent aujourd’hui assumer un ouvrage dans lequel le feu rythmique et le tranchant des riffs se laisse tempérer par une voix féminine pleine de nuances et de sensualité …
Si le noir est la couleur dominante des textes, c’est en y mettant une grand part d’elle-même que Lucia s’efforce de les emmener très loin vers le haut, ne se contentant pas de mettre l’accent sur les côtés les plus gothiques d’Akentra pour au contraire appuyer sur la diversité musicale d’un combo qui ne manque ni d’inspiration, ni de talent. Portés par un son magistral et par une réalisation fouillée, des titres comme « Alive », « Gimme Your Gun », « Daddy », « Just Close Your Eyes » ou « My Left Foot » laissent une place folle à la mélancolie mais ne manquent jamais de faire un usage judicieux des breaks et autres ruptures pour s’assurer que jamais l’auditeur ne sombre dans la déprime à l’écoute d’un ouvrage paradoxalement sombre et torturé d’un côté eu très positif de l’autre. Mi-ange mi-démon, un peu comme sur la superbe photo qui agrémente l’intérieur du livret, « Asleep » met à chaque instant l’accent sur l’opposition complémentaire qui caractérise Akentra et qui fait que la délicatesse naturelle de sa chanteuse se voit perpétuellement tempérée par le côté bad boy que les quatre garçons qui se promènent dans sa cour affichent ouvertement. De quoi mettre définitivement d’accord les amateurs de metal les plus exigeants et les fondus de belles voix !
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