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MARC-ANDRE LEGER pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 01 novembre 2010
 

Sail on
(Lamastrock – Socadisc – 2010)
Durée 41’18 – 11 Titres

http://www.marcandreleger.com
http://www.myspace.com/marcandrelegermusic

Originaire du Canada, Marc-André Léger a choisi un jour de traverser l’Atlantique pour jouer du blues aux Européens et c’est un résonateur à la main et des bottes de cowboy aux pieds qu’il a commencé à laisser les traces de ses sons dans nos oreilles et de ses pas dans la poussière de nos clubs … Une guitare impressionnante de réalisme et une voix chaleureuse, le jeune homme n’avait pas besoin de grand chose de plus pour faire son trou et de festivals en festivals, Marc-André Léger qui a au passage brillamment remporté le prix électro-acoustique du Tremplin Blues-sur-Seine en 2008 finira par se rendre compte qu’il manquait quelque chose à son déjà énorme vécu, un album acoustique très orienté delta blues dans lequel serait captée la folle énergie de ses concerts. Deux ans après avoir élu domicile sur le vieux continent, c’est aujourd’hui chose faite avec « Sail On », un album de reprises sur lequel cet adepte du one man band mais aussi des trios se laisse rejoindre épisodiquement par une basse, un harmonica, une batterie ou même d’autres voix. Hissez la grand voile, la croisière commence …

Toutes cordes devant, Marc-André Léger nous transporte directement vers les grands noms du blues roots, les Robert Johnson, Blind Boy Fuller, Sonny Boy Williamson, Leadbelly, Willie Dixon et bien évidemment Fred McDowell à qui il emprunte au passage le titre de son nouvel album. Mais plus que des interprétations classiques des standards du blues, c’est à des relectures souvent très personnelles et toujours très inspirées que ce jeune homme dreadlocké nous invite, empruntant les mots et les notes de Robert Johnson pour en arriver à une pièce des plus séduisante, « Ramblin’ Highwayside V2 », puis traversant le répertoire traditionnel des vieux bluesmen en prenant soin de ne jamais rester trop longtemps dans les clous pour lui apporter sa griffe, son énergie, sa couleur si particulière … Virant aussi bien à l’occasion vers les worksongs que vers le gospel et réinventant toujours quelque peu les partitions de titres comme « Last Fair Deal Gone Down », « Rag Mama Rag », « Good Morning Little Schoolgirl » et autres « When I Was A Cowboy », Marc-André Léger fait un peu plus que de simples adaptations en entrant véritablement dans le costume souvent un peu élimé du géniteur de chaque œuvre et en suivant sa route pour mieux imaginer ce que chacune de ces pièces aurait pu devenir au fil des ans et des pas de son créateur … Il a non seulement l’art et la manière de le faire, mais il le fait avec tellement de talent et de légitimité après ses quelques centaines voire milliers de concerts que l’on ne peut qu’applaudir des deux mains un album qui se place de lui-même sur le haut du panier ! Et toujours cette voix qui reste des heures et des heures dans la mémoire …