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SYRANO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 18 octobre 2010
 

A la fin de l’envoi …
(L’Autre Distribution – 2010) 
Durée 60’54 – 16 Titres 

http://www.myspace.com/syranosurlenet

Il avait puisé l’inspiration de ses textes dans le quotidien pour ses deux précédents efforts sortis en 2006 et 2009 et si les sujets qu’il abordait alors évoquaient déjà le sexisme, les manipulations et les addictions, Syrano n’en restait pas moins un poète à la fois très urbain et indiscutablement direct capable de mélanger avec un certain panache le rap, la pop, le ragga et le rock. Bien décidé pour son troisième album à s’offrir une parenthèse plus radicale, ce jeune artiste chartrain connu de l’état civil sous le nom de baptême de Sylvain Adeline affûte sa verve et manie sa plume comme une lame en la rendant à la fois tranchante et radicale. Sans la moindre ambiguïté et sur un ton parfois un peu brutal, Syrano crie haut et fort son ras le bol dans « A la fin de l’envoi … », un album qui ferait presque de lui un dissident à l’esprit contestataire totalement affirmé !  

De machines en guitares et de hip hop en cris rageurs, Syrano a décidé de hausser le ton et de se faire plus vindicatif, gardant au plus profond de lui la passion des bons mots et des phrases fortes mais les mettant aujourd’hui au service de revendications qui n’appartiennent pas seulement à lui mais qui sont généralement partagées par bon nombre de nos contemporains. Jamais blasé, l’artiste nous livre ses flows en solo ou en compagnie d’amis comme THO de Concrete Factory ou encore Cherzo et se partage entre révolte ardente et poésie virulente sur des morceaux changeants mais complémentaires comme « Le chant des sirènes », « La timidité du pin », « A la poursuite du vent », « De la femme », « Nature Morte » ou encore « Ceux qui vivent … ». Apportant une touche indispensable d’humanité à un monde qui perd ses dernières notions d’humanisme, Syrano ne se présente pourtant pas comme un messie mais simplement comme un fusible, un artiste capable avec ses propres mots et sa manière de les dire de mettre l’accent sur des choses qui lui sont chères et qui passent parfois incognito aux yeux du grand public. Plus social que purement politique, « A la fin de l’envoi … » est indiscutablement un ouvrage qui s’inscrit dans la droite lignée des albums de blues ou de punk dans lesquels le hip hop a puisé ses racines sans même parfois s’en rendre compte. C’est peut être aussi ce qui le rend encore plus vert et plus spontané et qui fait que cette fois encore il touche !