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BERTRAND PIERRE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 05 octobre 2010
 

Si vous n’avez rien à me dire
(Bonsaï Music – 2010) 
Durée 48’14 – 13 Titres 

http://www.bertrandpierre.com
http://www.myspace.com/bertrandpierre

Il s’est fait connaître du grand public durant les sept années qu’il aura passé au sein de Pow Wow ou encore lors de ses collaborations avec Enzo Enzo mais c’est en 2009 dans un tout autre registre que Bertrand Pierre revenait vers le public puisqu’il se décidait enfin à adapter en musique les poèmes de Victor Hugo dont il est un grand amateur et à qui il rendait hommage au travers d’un double album, « Autre chose », suivi aujourd’hui d’un autre, « Si vous n’avez rien à me dire », qui résume le meilleur son prédécesseur et dans lequel il laisse encore parler non seulement son cœur mais aussi son âme. Construit méthodiquement en collaboration avec divers musiciens venus d’horizons variés, l’ouvrage nous fait traverser un monde qui se plie de bon gré aux interventions des cordes du sitar ou du luth, qui sait le laisser magnifier par des notes de piano ou encore de moog et qui au bout du compte se montre totalement différent et pourtant fidèle à l’esprit d’un auteur qui n’avait sans doute pas imaginé de telles variations autour de ses écrits …

La voix solide, harmonieuse et toujours très juste de Bertrand Pierre n’est pas aujourd’hui le centre de sa nouvelle œuvre mais bel et bien le serviteur des poèmes de Victor Hugo, des textes qui se voient quelque peu remaniés voire parfois un peu bousculés pour se fondre aux mélodies et aux arrangements que l’artiste leur offre mais qui gardent leur force de conviction intacte ! Forçant le respect, les « Rosa fâchée », « Demain dès l’aube », « Rose », « Minuit et demi » ou encore « L’amant » scotchent très rapidement le poète qui est en chacun de nous et le plient aux variations que leur offre Bertrand Pierre, ce dernier s’attachant qui plus est à nous proposer deux superbes duos, le premier avec Monica Pasos sur « Si mes vers avaient des ailes » et le second avec Enzo Enzo sur « La chose la meilleure ». Transporté de sonorités où le jazz se fait slave en ballades so british ou de world improbable et pop délicate, l’auditeur se laisse finalement envahir par les vers de l’écrivain Franc Comtois qui repose depuis 1855 au milieu des grands hommes tant ils sont merveilleusement revisités par Bertrand Pierre. Un pur chef d’œuvre à conseiller autant aux poètes qu’aux mélomanes … qui n’avaient pas précédemment craqué sur « Autre chose » !