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BALOJI pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 19 septembre 2010
 

Kinshasa succursale
(Autoproduction – 2010) 
Durée 55’20 – 13 Titres 

http://www.baloji.com
http://www.myspace.com/baloji
 
Né au Congo en 1978, Baloji a grandi en Belgique et s’est toujours un peu senti étranger partout où il était … De là à quitter son entourage familial à seulement 16 ans et à fréquenter les maisons pour jeunes où il commence à s’intéresser puis à se consacrer entièrement au rap, il n’y a qu’un pas que celui qui s’est fait connaître sous le nom de MC Balo au sein du groupe Starflam n’aura pas tardé à franchir. Rangé des platines en 2004 à la suite de différents avec le reste du groupe, Baloji abandonnera complètement la musique jusqu’à ce que les retrouvailles avec sa mère qu’il n’avait plus vue depuis son troisième anniversaire ne lui donnent à nouveau l’envie d’écrire et d’interpréter ses textes. Un concours de poésie remporté dans la foulée finira de lui permettre d’enregistrer « Hôtel Impala », son premier album paru il y a deux ans. En 2010, Baloji a encore des choses à dire et il s’exécute entre afro-soul, hip-hop et jazz sur « Kinshasa succursale », un ouvrage qui s’ouvre très largement sur ses racines les plus lointaines.

Mélanger des voix féminines et masculines avec des instruments traditionnels africains mais aussi avec d’autres plus ouvertement dédiés aux musiques occidentales comme la guitare, réunir dans un seul et même creuset les cultures de deux voire même trois continents que presque tout oppose, il fallait au moins toute l’inspiration et toute la détermination de Baloji pour y parvenir de si belle manière. S’il y a un artiste capable de traduire tous les sentiments venus de l’exil, du déracinement forcé et de la passion d’un monde trop longtemps inconnu, c’est bien de lui dont il s’agit et Baloji ne manque jamais de le rappeler au travers de treize titres à la fois optimistes et graves, festifs mais toujours aussi un peu engagés … « Kinshasa succursale », c’est un peu les retrouvailles entre deux mondes que tout ou presque semblait opposer, celui des racines ancestrales du blues et celui de ses dérivés nés à force d’années passées dans le ghetto comme le reggae, l’afro-funk, le hip-hop ou bien entendu le rap. Sans dénaturer ni l’une ni l’autre, Baloji parvient à les torturer, à les faire s’unir dans des titres comme « Karibu Ya Bintou », « De l’autre côté de la mère », « Nazongi Ndako » ou encore « Genèse 69 ». Rejoint par divers invités, de Royce Mbumba à Benson De La Rue en passant par Larousse Marciano ou Monik Tenday, l’artiste livre un opus très grand ouvert sur le monde où les dialectes africains s’entrechoquent avec le Français et conclut son œuvre par un titre à la fois choc, résigné et alarmiste, « Tout ceci ne nous rendra pas le Congo » …  A méditer en découvrant un album réussi et qui plus est très attachant !