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JOHNNY DOWD pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 10 septembre 2010
 

Wake up the snakes
(Munich Records – Module – 2010) 
Durée 62’24 – 12 Titres 

http://www.johnnydowd.com
http://www.myspace.com/johnnydowd
 
Ce n’est qu’à l’approche de la cinquantaine que Johnny Dowd se décidera à commencer une carrière solo en enregistrant son premier album, « Wrong Side Of Memphis », mais c’est instantanément que ce transfuge des Jokers et des Neon Baptist connaîtra le succès, se voyant très vite comparé à Tom Waits ou encore à Nick Cave tant ses talents de songwriter sont évidents … Habitué à décrire dans ses chansons l’univers sombre et glacial de l’Amérique de base, celle des petites gens, Dowd use toutefois de beaucoup d’humour et de second degré pour en arriver à une musique qui interpelle à chaque fois et ce dixième album studio enregistré autour de sa guitare et de sa voix mais aussi de celles de Kim Sherwood, des claviers de Michael Stark, de la guitare baryton de Willie B et des drums de Matt Saccuccimorano est là pour le rappeler avec son mélange de spontanéité, de sons crades et de bonnes vibrations. Quelques invités pour finir de mettre la barre très haute et nous voilà avec « Wake Up The Snakes », un album à la fois rock, blues et expérimental …

Enregistré à l’arrache et quasiment à la maison en seulement quelques jours, ce nouvel opus du plus new-yorkais des Texans a su une fois encore conserver l’énergie et l’urgence du live pour mieux mettre l’accent sur des compositions torturées en apparence et pourtant tellement simples que cela en devient même parfois dérangeant. Quelques chœurs, une discrète pointe de trombone sur un titre, des tambourins qui rehaussent le tout et surtout deux voix très différentes et pourtant tellement complémentaires, c’est en allant droit à l’essentiel que Johnny Dowd nous sort le son qui tue, ce grain vintage et en même temps tellement actuel qui fait de pièces comme « Howling Wolf Blues », « Swamp Woman », « Words Of Love » ou « Fat Joey Brown » de véritables trésors de feeling et de fun souvent bourrés d’expérimentations en tous genres et même d’improvisations. On s’attachera à souligner le côté fabuleusement brouillon d’un album qui en fait été mûrement pensé en amont de l’enregistrement et dont tous les schémas préétablis ont été finalement revus et corrigés en studio pour faire au bout du compte de « Wake Up The Snakes » un formidable instantané que l’on jurerait né de la combustion spontanée de la soul et du rock garage. Preuve s’il en fallait qu’un sexagénaire peut encore s’avérer capable de bouleverser les styles et de les faire évoluer, et dans le bon sens en plus ! Les serpents ne sont pas près de pouvoir se rendormir …