samedi, 18 septembre 2010
Ma guitare est dérisoire
(Blue Bear – La Tebwa – Wagram – 2010)
Durée 47’29 – 13 Titres
http://www.myspace.com/edwardpourlesintimes
 L’état civil l’a enregistré sous le nom de Gregory-Edward Louis mais c’est sous le pseudo d’Edward Pour Les Intimes qu’il évolue à la scène, s’étant fait remarquer dans la musique électronique dès la fin du dernier millénaire en fondant le label de french house We Rock Music et en sortant un premier maxi electro pop en compagnie de Cyril Bodin sous le nom d’Aloud … La suite de l’histoire emmènera le duo dans les clubs de toute l’Europe jusqu’à sa séparation au bout de cinq années d’existence, Edward passant ensuite à d’autres projets comme par exemple la BO du film « Poltergay » dans laquelle Julie Depardieu reprend le tube « Born To Be Alive » revu et corrigé le trublion et par son nouveau complice, Guillaume Atlan. Avec en rayon depuis un bail de quoi faire l’album de chanson française dont il rêvait depuis toujours, Edward Pour Les Intimes a fini par passer à l’acte et par commettre l’inimaginable … « Ma guitare est dérisoire », et c’est lui qui le dit !
Il met du groove et du second degré dans sa musique, travaille ses chansons à l’electro et les dynamite à la pop, les rendant à la fois improbables et tellement subversives que l’on s’y attache forcément, ne serait ce qu’un peu pour commencer … Et justement, pour ce qui est de commencer, on y va très fort avec cette déclaration de rupture unilatérale et croustillante à souhait qu’est « Elsa mon amour », le côté amoureux éconduit du bonhomme ressortant à maintes reprises un peu plus tard sur des titres eux aussi pleins d’autodérision comme « Mieux à deux », « Ma femme et moi » ou bien entendu « Carla », un morceau composé et sorti bien avant que son héroïne n’épouse la carrière délicatement ambiguë de Première Dame de France … Délicieusement flegmatique, Edward Pour Les Intimes nous emmène également vers des chansons qui empruntent tantôt au reggae, tantôt à la soul, tantôt même au rock avec à chaque fois cet air de ne pas y toucher qui fait que l’on se demande un temps où il cherche à en venir et que l’on crie au génie l’instant d’après en comparant cette audace et cette ouverture musicale à celle de ses aînés et néanmoins idoles comme Michel Polnareff ou bien entendu Serge Gainsbourg … Un pied sur le dancefloor et l’autre qui cherche à marcher vers les radios périphériques, c’est le grand écart artistique que nous propose Edward Pour Les Intimes et il le fait avec tellement de bonne foi que la démarche pourrait bien finir par s’avérer payante ! Verdict du public en octobre …
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