vendredi, 10 septembre 2010
Internacional
(MVS Records – Anticraft – 2010)
Durée 58’42 – 14 Titres
http://k.ana.free.fr
http://www.myspace.com/kanalegroupe
 Formé en 1999, Kana s’est fait connaître un an plus tard avec un premier effort tout vert enregistré à l’Ile Maurice qui faisait entre autre état des quelques petits problèmes de « Plantation » … Immédiatement propulsé sur la scène de Bercy où il ouvrait le Reggae Garance Festival, le groupe atypique a très vite fait les belles heures des petites salles et des gros festivals, confirmant en 2003 avec un deuxième opus enregistré cette fois à Dakar, « Entre frères », et poursuivant sa domination mondiale en foulant les même planches que Burning Spear, Touré Kounda, Alpha Blondy et autres grands noms du genre. Une centaine de milliers de leurs deux albums réunis et trois fois et demi plus de ventes de leur single apporteront à la Kana Family un véritable rayonnement qui la conduira, après quelques années d’absence, à retrouver les bacs en 2008 avec un troisième opus plus ouvert cette fois vers la soul et la chanson française. Deux ans plus tard, Kana se ressaisit et nous offre un quatrième album présenté comme le plus radical à ce jour !
Bien décidé à mettre l’accent sur son côté le plus rebelle, Kana a une nouvelle fois élargi son champ de sonorités et c’est à un ouvrage enregistré dans le plus pur style Motown, en live et sans artifice, que le groupe nous revient avec quatorze titres qui usent autant du Français que de l’Espagnol, de l’Anglais, du Portugais ou même de dialectes jamaïcains pour faire passer un message où l’invitation à la résistance se laisse simplement tempérer par un besoin très naturel d’amour. Flirtant à l’occasion avec le dub, les Parisiens qui ont cette fois jeté leur dévolu sur la France pour mener à bien l’enregistrement de ce nouvel opus multiplient les variations instrumentales et teintent leur reggae de beaucoup d’influences très différentes pour le rendre encore plus personnel et séducteur. Avec des harmonies vocales toujours très fouillées et une volonté très forte de renverser les barrières pour être le plus « Internacional » possible, Kana nous offre un album plein de rébellion et de sensualité, reprenant très justement Bourvil dans le texte avec « La tendresse » mais n’en oubliant pas pour autant de servir avec beaucoup de force de conviction des titres comme « Contrabandista », « Nouveau système » ou encore « Real Evolution ». Fidèle aux valeurs et aux sonorités du reggae roots jamaïcain, la Kana Family se montre une nouvelle fois capable de se les approprier pour les emmener à sa propre manière un peu plus loin … Ca force naturellement le respect !
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