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NOËTRA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 12 août 2010
 

Live 1983
(Musea – 2010) 
Durée 56’12 – 5 Titres 

http://www.jeanlapouge.com
http://www.myspace.com/jeanlapougetrio
http://www.musearecords.com
 
C’est une fois encore un trésor progressif qui appartient au passé que Musea s’est efforcé d’aller retrouver pour le faire découvrir aux amateurs du genre et si l’histoire de Noëtra s’était jadis concrétisée par un enregistrement en studio, il manquait pour finir de boucler la boucle un témoignage en live de ce que le groupe piloté par le guitariste Jean Lapouge était capable de proposer à son public. Complété par Christian Pabœuf aux flûtes et hautbois, par Pierre Aubert au violon, par Denis Lefranc à la basse et par Daniel Renault à la batterie, le quintet mélangeait au début des eighties des influences venues du classique comme Stravinsky ou Debussy avec d’autres radicalement plus progressives voire même avec des racines empruntées au jazz. Enregistré dans des conditions live à Cubjac en 1983, ces cinq titres destinés à Radio France ont été retrouvés dans les archives de la radio avant d’être enfin dépoussiérées au début de l’année 2010 …  

C’est une musique troublante, presque angoissante, que nous propose Noëtra, et si les morceaux captés lors de cet enregistrement ressemblent à s’y méprendre à l’épitaphe de l’histoire du groupe, on ressent en eux tout le génie créatif et le talent d’interprète de cinq musiciens qui essayaient sans doute pour la dernière fois d’aller jusqu’au bout d’eux-mêmes avec pour but avoué celui de convaincre un label, une distribution, du bien fondé de leur œuvre. De guerre lasse, Noëstra n’a pas survécu à cette dernière heure de musique qui fait, comme le rappelle si bien le livret, office de chant du cygne, mais c’est avec une certaine émotion et beaucoup de surprise que l’on découvre pour beaucoup avec vingt sept années de retard ce qui aurait du faire à l’époque l’effet d’une petite révolution de palais avec ses accents à la fois vintage et novateurs. La rotation dans la platine de « Long métrage », « Forfanterie » ou « Casablanca » laisse s’échapper des accents qui rappellent autant Julverne que Magma et même dans une moindre mesure et sur un ton beaucoup plus tempéré The Mahavishnu Orchestra et si l’existence même de « Live 1983 » ne sera pour beaucoup qu’une anecdote, un simple témoignage d’une époque aujourd’hui révolue, il reste que le travail de fourmi de Musea a une nouvelle fois contribué à faire perdurer dans le temps les traces d’un groupe qui aurait sans doute pu aller beaucoup plus loin …