mardi, 10 août 2010
Seven
(Scratchy Records – 2010)
Durée 63’14 – 14 Titres
http://www.spikedrivers.net
http://www.myspace.com/spikedriversuk
 Fort d’un line up stable depuis une dizaine d’années, le combo anglais de blues folk Spikedrivers s’offre un septième album, le quatrième à être coproduit avec le célèbre Phil Brown, et l’appelle tout simplement « Seven », un peu comme pour rappeler que c’est vers l’essentiel que le groupe a choisi une fois encore d’aller. Pour le guitariste Ben Tyzack, la bassiste Constance Redgrave et le batteur Maurice McElroy, la recherche de la perfection passe tout naturellement par l’exploration méticuleuse des racines américaines du genre mais c’est en leur insufflant un peu des influences noires de l’Afrique et surtout une grosse dose de personnalité qu’ils en arrivent à proposer une fois encore un lot nourri de compositions qui s’appuie sur leurs trois voix à la fois différentes et complémentaires. Habitué des salles de concerts mais aussi des grands rassemblements annuels, Spikedrivers est parvenu à se créer un terreau consistant de fans dans toute l’Europe et lui offre aujourd’hui un ouvrage particulièrement abouti, peut-être pour lui faire comprendre que revenir le voir sur d’autres scènes est la chose qui lui ferait le plus plaisir …
Ils ont su trouver non seulement leur style mais aussi leur son, piochant du côté de Robert Johnson pour les influences premières mais évoluant très naturellement vers les Muddy Waters, John Lee Hooker, Ry Cooder et pourquoi pas Led Zeppelin pour mieux agrémenter des mélodies à la fois complexes et très spontanées. Si les instrumentations sont parfois très basiques avec seulement quelques percussions et un peu de frottoir pour enjoliver les chansons, elles savent aussi à la demande devenir plus construites en invitant harmonicas, flûtes et autres saxophones à donner une autre dimension à des titres toujours très soignés. On se laisse bercer mais aussi secouer sans opposer la moindre résistance par des morceaux dans lesquels le folk américain vire parfois au gospel et où le blues et le boogie prennent à l’occasion des couleurs plus progressives, voire carrément psychédéliques. Parti de manière très lyrique sur l’intro d’un « Baby Born » aux accents ruraux, « Seven » nous transporte tel un vieux train à vapeur à travers le monde du blues dans le sens le plus large du terme, s’arrêtant de gare en gare pour nous proposer des « Such A Southern Place To Be », des « My Rooster Stopped Crowing », des « Guided By Spirits » ou des « Blues Skies This Way » dans lesquels il fait bon se perdre pour mieux profiter de toute la diversité des ambiances … Convaincant en arpèges, séduisant a capela, dévastateur en slide, Spikedrivers en arrive à un album très aéré mais jamais évasif. Un must !
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