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CHICAGO BLUES FESTIVAL 2010 (2/4) pdf print E-mail
Ecrit par Jocelyn Richez  
jeudi, 29 juillet 2010
 

CHICAGO BLUES FESTIVAL
CHICAGO - (ILLINOIS)
Du 11 au 13 juin 2010

http://www.chicagobluesfestival.org
http://www.route-du-blues.net

Retour vers le précédent épisode

Vendredi 11 juin, c'est une date marquante à double titre, c'est à la fois le début du Chicago Blues Festival mais aussi l'ouverture de la Coupe du Monde de Football en Afrique du sud ! Et je profite de la matinée pour regarder sur la télé de ma chambre d'hôtel le match d'ouverture, Afrique du Sud / Mexique, qui débute à 9h00 du matin, heure de Chicago. Il est ensuite temps de traverser la Michigan Avenue pour se rendre à Grand Park où se déroule le festival qui cette année rend un hommage tout particulier à Howling Wolf. Autant dire qu'on y a entendu un certain nombre de fois "Howlin' For My Darling" ou "Killing Floor" ! On ne peut pas non plus rater la tente qui rend hommage à la reine décédée il y a tout juste un an, Koko Taylor.

Le premier concert de la journée est celui de Dave Weld, ancien partenaire de Lil' Ed qui vient de sortir son nouveau CD sur le label Delmark. Je n'ai jamais été fan de ce gars là mais il y a heureusement Abb Lock, l'ex-saxophoniste de Howlin' Wolf qui l'accompagne, donnant de l'intérêt au concert. Je retrouve ensuite Grady Champion que j'avais beaucoup aimé la veille au Space. Il possède une voix particulière qu'on n'est pas obligé d'aimer mais il possède indiscutablement une énergie et un charisme hors du commun, son regard n'est jamais dans le vide, il te transperce littéralement. Armé de sa ceinture d'harmonicas, il fait le show, descendant au milieu de la foule et enchaînant des soli d'harmonica furieux. Le personnage est en plus sympathique, on ne peut pas rester indifférent.

Je retrouve ensuite d'autres musiciens vus et appréciés la veille au Space, Chris James, Patrick Rynn et Rob Stone. Là encore, superbe concert qui nous permet de découvrir les morceaux du nouveau CD, j'aime tout particulièrement "Heading Out West" et le titre éponyme "Gonna Boogie Anyway". La suite est tout aussi excellente avec Henry Gray And The Cats, un Henry Gray fringuant qui joue lui aussi essentiellement les morceaux de son dernier CD où on retrouve notamment "Katerina, Katerina" et "Barack Obama Boogie" ! Ca donne des fourmis dans les pieds … A 85 ans passés, l'ex pianiste d'Howlin' Wolf est toujours aussi incisif, son jeu de piano et sa voix sont intacts. Avec un concert pareil, je suis plus que jamais un grand fan d'Henry Gray.

Je retrouve ensuite Sam Lay, l'ex-batteur d'Howlin' Wolf seul à la guitare et au chant pour un concert country blues. Je le préfère dans un registre Chicago Blues traditionnel avec un groupe étoffé comme sur ses deux CD live. Il a remporté un gros succès en arrivant avec une tête de chef indien, histoire de célébrer le titre des Blackhawks.

J'enchaîne avec le concert de la chanteuse Mary Lane secondée par Rockin' Johnny à la guitare. Elle est plutôt statique sur scène mais j'aime bien sa voix et sa manière de chanter, différente de celle de la plupart des autres chanteuses de Chicago, généralement très influencées par la reine Koko Taylor. Mary Lane a un style plus posé, moins en force, moins explosif aussi. Et il faut reconnaître qu'elle est plutôt bien accompagnée. Il est alors temps pour moi pour faire une petite parenthèse, le fan de foot rentre à l'hôtel pour assister à la dernière demi-heure de match France / Uruguay.

Retour à Grand Park pour le concert très attendu de Jimmy Dawkins bien entouré pour la circonstance avec Billy Flynn (peut on dire en seconde guitare ?) et Tail Dragger au chant pour la deuxième partie du concert. Jimmy Dawkins sans être flamboyant a été moins décevant que d'habitude. J'ai retrouvé le son de guitare de mes vieux CD. Et puis, comme d'habitude, j'ai bien aimé la prestation de Tail Dragger dans son style caractéristique. Il a chanté ses classiques comme "My Head Is Bald" et ça fonctionne toujours.

Je retrouve pour le concert suivant un all star band composé de Steve Freund, Dave Specter, Barrelhouse Chuck, Bob Stroger et Kenny Smith pour un bon set de Chicago Blues classique comme j'aime. Mais, c'est le concert suivant que j'ai préféré durant cette première journée, celui du groupe californien Cafe R&B et sa fameuse chanteuse Roach une vrai "bête de scène" à la fois classe et hyper sexy dotée d'une voix puissante et nuancée et d'une dynamique à toute épreuve. Elle ne manque ni de charisme ni d'énergie, elle a parcouru la scène sur toute sa largeur, elle fait forcément penser à Tina Turner. Le show fut très spectaculaire avec un Bill Carruthers à la guitare qui se régale à faire monter la tension. Le répertoire est original et Roach n'hésite pas à impliquer le public qui réagit au quart de tour. Je me suis régalé !

On en arrive à un concert que j'attendais avec beaucoup d'impatience depuis que le programme était connu, celui de Big George Brock et de son fils Big George Brock Jr. C'est d'abord le fiston qui entre en scène. Je remarque immédiatement qu'il a beaucoup de points communs avec son illustre père, d'abord c'est un chanteur / harmoniciste, il est très corpulent et il semble avoir le même intérêt que son père pour les beaux costumes colorés avec chaussures et chapeau coordonnés.

Mais, globalement, que ce soit au niveau de la voix, du jeu d'harmonica et de la présence sur scène, il se débrouille correctement mais il est encore loin du niveau de son père. J'étais néanmoins ravi de le découvrir.

C'est ensuite Clarine Wagner, la femme de Big George Sr qui est entrée en scène pour chanter quelques titres. C'est une excellente chanteuse à la voix puissante et mélodieuse. Big George Brock fait alors son entrée vêtu d'un superbe costume bleu et d'une cape en soie blanche assortie à son chapeau. Le concert fut magnifique comme toujours (je suis un fan de Big George !) même si j'étais un peu déçu qu'il ne soit pas accompagné par le groupe qu'il avait au Big Muddy Blues Festival en septembre 2009 avec notamment Marquise Knox en lead guitare. Cette fois, il était accompagné par un groupe de blancs ma foi très compétents, même si l'un des deux guitaristes fut très discret. Big George Brock, c'est la force tranquille, une prestance exceptionnelle, un charisme naturel. Sa voix grave et surpuissante même si elle est un peu raide reste impressionnante (et encore plus quand il parle) et j'adore son jeu d'harmonica simple, "brut de fonderie" mais tellement expressif. Grand moment de blues ...

La journée était alors bien avancée mais il restait encore deux concerts très alléchants à voir, tous deux sur la grande scène du festival, la Petrillo. Tout d'abord, le concert de James Cotton, je m'en léchais les babines à l'avance, me souvenant de l'exceptionnel concert qu'il avait donné lors de l'édition 2007 avec notamment Tom Holland et Slam Allen aux guitares et au chant. Tom Holland était le seul rescapé du concert mémorable de 2007. Le reste du groupe avait fort belle allure avec Rico Mac Farland en deuxième guitare, Darrell Nullish au chant et les frères Neal (basse / batterie). Pourtant, ce concert fut décevant, loin des sommets atteints en 2007. Ils nous ont servi une succession de standards avec un Cotton qui ne s'est vraiment exprimé que sur le "Midnight Creeper" final, un gâchis. Mais, peut être que j'attendais trop de ce concert ? A noter la présence en invité spécial de Matt "Guitar" Murphy malheureusement très diminué. Cette première journée à Grand Park s'est terminée par un concert d'une Zora Young assez fringante entourée d'un all star band impressionnant comprenant Sam Burkhard (saxo), Steve Freund (guitare) et Barrelhouse Chuck (piano). Elle ne s'est pas fait attendre comme lors de ses récentes prestations françaises. Sa voix reste une référence, elle m'a fait très bonne impression. Elle s'est éclipsée quelques minutes pour laisser la place à l'invité spécial, en l'occurrence Hubert Sumlin dont la prestation fut catastrophique (j'ai envie de dire comme d'habitude…).

J'ai aussi oublié de préciser que durant cette journée, j'ai croisé beaucoup d'amis, des habitués comme Felix Ybarra, Jean Luc Vabre, Marcel Benedit, Jean Pierre Urbain, André Hobus et sa femme mais aussi Erick Diard (Tonton Erick), Jean Emmanuel Haloppe (Motown) et Doc Maboule (le trio de blues & Co), Philippe Pretet, Robert Sacré ainsi que Ron Hacker. Et Ron justement m'indique qu'il va passer sa soirée au Harlem Avenue Lounge à Berwyn. Willie "Big Eyes" Smith y est programmé avec le californien JC Smith à la guitare et l'incontournable Bob Stroger à la basse. Ron a prévu d'aller bœuffer avec eux. Evidemment, ça me donne envie d'aller au Harlem Avenue Lounge si bien que nous mettons le cap sur Berwyn en proche banlieue ouest de Chicago. Le groupe prévu est bien présent sur scène, avec un jeune guitariste ado qu'ils appellent "Prince" qui me fait penser au Philippe Devin d'il y a quelques années. Sharon Lewis est là aussi mais pas de Ron Hacker. Le Harlem Avenue Lounge est un club avec un grand bar central et la scène au fond. Le public est blanc et l'ambiance est calme voir inexistante. Plusieurs musiciens viennent bœuffer dont Felix Reyes venu avec l'ami Tonton Erick mais la magie n'a pas opéré.
 

A suivre ... [ICI]