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ARNAUD FRADIN - MALTED MILK pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 21 juillet 2010
 

INTERVIEW ARNAUD FRADIN – MALTED MILK

 

http://www.myspace.com/maltedmilkmusic

 

Les Malted Milk ont fait parler d'eux en cette année 2010 avec la parution d'un album signé sur le label Dixiefrog Records, « Sweet Soul Blues ». Un excellent disque très bien accueilli par la critique qui mélange soul et blues. Le groupe jouait sur la grande scène du Cahors Blues Festival 2010, l'occasion pour nous de rencontrer Arnaud Fradin, leader et chanteur de Malted Milk.

 

Bonjour Arnaud, pourrais-tu te présenter et présenter le groupe pour les lecteurs de Zicazic ?

Bonjour, je suis Arnaud Fradin, leader du groupe Malted Milk depuis douze ans maintenant. Au départ le groupe était plus particulièrement orienté vers le blues traditionnel et aujourd'hui  il a évolué vers un mélange de soul, de funk et bien entendu toujours de blues qui est un élément très présent. Le groupe est désormais vraiment plus étoffé avec la présence de cuivres pour être plus en rapport avec le nouvel album.

 

Justement « Sweet Soul Blues » est effectivement plus orienté soul et funk, c'est une inspiration que vous avec toujours eu avec le groupe ?

Non, en fait c'est venu petit à petit, en écoutant surtout des artistes de blues de Memphis, je pense à Al Green, Albert King et pas mal d'autres musiciens de là bas … Ca a apporté une sorte de fraîcheur et une envie de lorgner du côté de la soul music, avec une place de la voix un peu différente que celle dans le blues, enfin une couleur très proche et une harmonie qui change un petit peu. Voilà ça a évolué dans ce sens là …

 

Vous en êtes à combien d'album avec ce groupe ?

En fait je suis le seul membre qui soit là depuis la création de Malted Milk, sachant qu'au début, j'étais avec Manu Frangeul qui était harmoniciste et qui a quitté le groupe il y a trois ans ou trois ans et demi maintenant … Et donc en fait les membres du groupe ont pas mal changé pour différentes raisons, professionnelles, musicales ou personnelles. Désormais on a une équipe soudée, des partenaires que l'on n'avait pas avant, je pense au tourneur Nueva Onda et au label Dixiefrog Records, cela nous a amené des dates de concert plus régulières et cela permet aux musiciens de se concentrer uniquement sur ce projet là. C'est vraiment une chance ! On peut travailler plus sereinement sur du long terme, toujours avec cette équipe qui pour moi fonctionne à merveille.

 

Justement le fait d'avoir signé sur le label Dixiefrog vous a beaucoup aidé ?

Oui effectivement, cela nous a permis d'avoir tout un système de distribution, de communication. Avec le tourneur Nueva Onda qui s'occupait des concerts, et aussi de notre côté avec une attachée de presse qui a travaillé sur des réseaux plus généralistes, nous avons eu un fort soutien. Cela a permis de créer un buzz autour du groupe et de l'album. On a eu des articles et des chroniques dans Le Monde ou Rock and Folk entre autres. Tout ça c'est très bon pour nous car musicalement on n'est pas uniquement blues, donc nous sommes à même de jouer dans des circuits qui ne sont pas exclusivement des festivals de blues. On a envie de partager notre musique avec un maximum de gens et je crois qu'elle est vraiment accessible. On s'en rend compte au niveau des concerts.

 

Même si, pour l'instant, vous êtes en tournée pour présenter cet album, vous pensez déjà au prochain, vers une autre évolution ou le même style de musique ?

Non, je pense qu'on va rester dans cette même couleur musicale et même l'affirmer encore un peu plus. On a déjà commencé à travailler sur quelques compositions et je pense qu'il y aura encore plus de soul mais aussi la présence du blues, ça c'est sûr. C'est un travail de fond qui est fait avec chaque musicien du groupe, il y a un apport de chacun pour composer les morceaux. Je n'arrive pas avec mes propres compos, en disant on fait ça ou ça, non, c'est vraiment un gros travail en commun. Même si, certains me considèrent comme le chanteur-leader de Malted Milk parce que je suis là depuis le début, il y a tout autour d'excellents musiciens et chanteurs qui apportent tous leur pierre à l'édifice. Et ça, c'est très important !

 

On a du te poser cette question plus d'une fois, d'où vient le nom Malted Milk ?

Bien, cela vient d'un titre de Robert Johnson que j'interprétais plus jeune, lorsque je jouais du blues traditionnel en acoustique ou au dobro. Il a été une influence majeure pour moi. Et au moment de trouver un nom au groupe, on est allé chercher dans les titres des chansons de Robert Johnson et on a trouvé que ça sonnait plutôt bien. (Rires)

 

Pendant qu'on est dans les influences, les tiennes, à part Robert Johnson, quelles sont-elles?

Houlà, j'en ai beaucoup ! Albert Collins forcément, Albert King, BB King, Johnny Guitar Watson ...

 

C'est tout cela que l'on retrouve un peu dans tes sonorités ?

Oui, il y a un côté roots dans mon jeu, j'adore ces guitaristes là, ils ont un jeu assez imposant, du charisme … Il y en a d'autres mais là je parle des guitaristes majeurs qui ont un son bien à eux, une manière très personnelle d'appréhender l'instrument, un langage différent pour chacun. Cela m'a permis de piocher un petit peu partout, toutes ces façons de jouer, ces phrasés, ces riffs. J'ai essayé de faire mon jeu avec tout ça !

 

Une dernière question avant de te laisser rejoindre le groupe. Le blues et la soul française ne se portent pas trop mal en ce moment, avec des groupes comme vous, Nina Attal et d'autres … Qu'en penses-tu, toi, qui est sur le terrain ?

Oui, c'est vraiment super toute cette nouvelle génération. J'ai eu l'occasion de croiser Nina Attal sur un concert commun récemment. C'est impressionnant de voir quelqu'un de cet âge là à ce niveau. Je pense que la relève est assurée. Et puis il y a aussi pas mal d'autres musiciens que je connais, car ça fait maintenant pas mal de temps que je suis dans le circuit. Je pense à Nico Duportal  par exemple, qui continue à évoluer, à faire des chouettes scènes. Je pense que le niveau global des Français, au moment où j'ai commencé, n’était pas vraiment à la hauteur, peut être, des Américains. Mais aujourd'hui cela a changé. Je pense qu'il y a des artistes qui se sont forgé une vraie carrière et quand on voit la nouvelle génération, on se rend compte qu'il y a un vrai truc qui se passe.

 

Une French Touch ?

Une French Touch globale, non, je ne pense pas car chaque groupe ou chaque artiste a sa propre identité musicale. Ce style de musique est tellement large dans la façon d'appréhender les choses que cela permet de créer une belle diversité dans le blues français. Chacun a trouvé une voie quelque peu différente. Nous, on est parti du Chicago blues, et comme pas mal de groupes à l'époque jouaient dans ce style là, on s'est orienté vers la soul. Nico Duportal par exemple est plutôt allé vers le swing et le blues. Enfin chacun s'investit dans ses envies et c'est ça en fait le truc, de pas trop réfléchir et d'aller à fond dans ce qu'on veut faire.

 

Pour vous, la tournée continue et c'est tant mieux, mais ça doit être un peu fatigant d'être comme ça tout le temps sur la route ?

Oui, on est pas mal sur les routes mais bon ça fait du bien ! Au contraire, ça permet de souder encore plus l'équipe, de vivre des supers moments ensemble. On était par exemple à Jazz à Vienne il y a quelques jours. On commence à faire des gros festivals et pour nous c'est un vrai moteur ! C'est important. Quand on fait un bon concert, qu'on fait parler de nous, ça peut ouvrir d'autres portes, d'autres horizons. Même si c'est quarante minutes comme à Vienne, il faut aussi qu'on fasse nos preuves. Le public ne nous connaissait pas, ou alors très peu, et c'est vraiment des très bons moments. Les gens n'ont aucun à priori, ils nous découvrent totalement. C'est un moment très particulier. Jouer sur une scène aussi imposante, être là où sont passés depuis trente ans tant de grands musiciens, c'est très impressionnant. Pour nous ce sont des évènements encore assez rares, donc il faut les vivre pleinement. Et puis c'est surtout très motivant, ça nous donne envie de travailler encore plus. Mais on n’oublie pas non plus les autres scènes ou les autres salles. Il faut savoir s'adapter et surtout tout donner au public quel que soit l'endroit où l'on joue.

 

Arnaud, merci beaucoup pour cette interview ! On te souhaite ainsi qu'au groupe plein de bonnes choses pour la suite et on te laisse te préparer pour ce concert sur la scène du Cahors Blues Festival 2010.

Merci à vous, et à très bientôt

 

Propos recueillis par Yann Charles – juillet 2010

 

 

NDLR : Le concert fut tout à fait remarquable. Un succès total auprès d'un public très nombreux. La Place Bessières où se trouvait la scène affichait complet ce soir là.