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CHICAGO BLUES FESTIVAL 2010 (1/4) pdf print E-mail
Ecrit par Jocelyn Richez  
mercredi, 28 juillet 2010
 

CHICAGO BLUES FESTIVAL
CHICAGO - (ILLINOIS)
Du 11 au 13 juin 2010

http://www.chicagobluesfestival.org
http://www.route-du-blues.net

Véritable encyclopédie du Blues, Jocelyn Richez est passionné des notes bleues et de Chicago mais aussi du reste des Etats-Unis qu’il décrit avec un talent naturel dans son site « La Route du Blues »

De retour de l’édition 2010 du Chicago Blues Festival mais aussi de son périple au pays du Blues, il nous adressait ses remarques et ses commentaires avec comme toujours nombre d’anecdotes qu’il recueille au cours de ses nombreuses pérégrinations dans les clubs et autres endroits typiques de la ville !

J’ai assisté au Chicago Blues Festival pour la neuvième année consécutive. Voici un petit compte rendu de ces quelques jours passés à Chicago, en particulier de ces trois journées de festival avec abondance d'excellents concerts ainsi que quelques soirées mémorables passées dans les clubs locaux.
 
Je suis arrivé à Chicago avec mes amis André, Bernard et Claude le mardi 8 juin en provenance de Louisiane où nous avons passé une dizaine de jours. En cette fin de journée, le temps est pluvieux. Pas grand chose au programme de cette soirée, le temps de récupérer notre voiture de location et nous allons directement à notre motel, le Heart O' Chicago situé dans le North Side (précisément dans un quartier nommé Uptown), un motel que j'avais découvert grâce à un CD de Mark Hummel précisément intitulé "Heart of Chicago" où l'on voit sur la jaquette Mark Hummel qui pose devant l'enseigne du fameux motel. C'est un CD que je conseille, sorti sur le label Tone Cool Records, où Mark Hummel est accompagné par la crème des musiciens de la Windy City : Billy Flynn, Steve Freund et Dave Myers (guitares), Bob Stroger (basse), Willie "Big Eyes" Smith (batterie) et Barrelhouse Chuck (piano). Les notes de pochette sont signées de la plume de Scott Dirks. Je signale aussi que l'un des clients habitués de ce motel n'est autre que Magic Slim !

Mercredi 9 juin, pour cette première journée à Chicago, outre le changement d'hôtel en prévision du festival, nous décidons d'aller prendre le déjeuner au nouveau Buddy Guy’s Legends qui vient de déménager et qui est tout juste situé à un bloc de notre hôtel. Il s'agit en fait des vastes locaux de l'ex-Hot House réorganisés autrement. C'est tout beau, tout neuf, encore plus vaste qu'avant, et on y mange plutôt bien et copieusement. On y retrouve le même décor que dans l'ancien bâtiment, la scène est au rez-de-chaussée comme le bar principal et le restaurant, les billards sont à l'étage avec un deuxième bar. Côté musical, c'est un chanteur de country simplement accompagné de sa guitare acoustique qui s'y produit. Vraiment étonnant et décalé … Le midi, c'est toujours des musiciens en solo qui sont programmés, mais les années précédentes, j'avais eu la chance de tomber sur des musiciens tels que Lurrie Bell ou Haguy King. Mais, c'est anecdotique, on était venu surtout pour découvrir le nouveau club et pour manger. On remarque qu'Otis Taylor est là mais en tant que client.

La journée est consacrée au tourisme, l'occasion en particulier de se balader dans le South Side où nous rencontrons sur la 47ème rue un personnage hors du commun: Payton Sims. Il a fait peindre sur les murs de sa maison les portraits de nombreuses personnalités comme Martin Luther King, Barack Obama, Rosa Parks, Malcolm X, Harold Washington, Jessie Jackson, Michael Jordan, Mohamed Ali, BB King, Ray Charles, Marvin Gaye, Sam Cooke, Michael Jackson … ainsi que Payton Sims lui-même et sa femme Jennifer ! Le mur principal est nommé le Sims Corner, Wall Of Respect, et je peux vous garantir que Payton Sims (qui tient un salon de coiffure) en est très fier et il était ravi de voir l'intérêt que des étrangers comme nous pouvions avoir pour cette œuvre un peu mégalo. Un peu plus loin toujours sur la 47ème rue, nous retrouvons un site rendu célèbre par le film "The Blues Brothers", c'est l'endroit où se trouvait le magasin de musique de Ray Charles. Il n'y a pas ou plus de magasin de musique ici mais le mur peint de la façade est toujours là, même si les couleurs sont un peu passées.

Après cette journée consacrée au tourisme, nous choisissons d'aller assister au concert de Jimmy Johnson & Leo Charles au Velvet Lounge; c'est un peu un choix par défaut car en ce mercredi soir, le programme des clubs de la ville n'a rien d'exceptionnel. J'ai pu, à ma grande surprise, me garer juste devant le club, il n'y avait personne dans la rue … et quasiment personne dans le club si ce n'est deux individus. Allant de surprise en surprise, je me rends compte qu'il n'y a pas de groupe sur la petite scène du Velvet Lounge mais juste Jimmy Johnson & Leo Charles en duo. Leo Charles tient la guitare alors que Jimmy Johnson est au clavier ! Répertoire jazzy et bluesy dans une ambiance inexistante, concert décevant et soyons clair plutôt chiant, bref on profite de la pause pour s'éclipser le plus discrètement possible. Puisque c'est la soirée des surprises, il y a maintenant beaucoup de monde dans la rue et dans les voitures, des gens anormalement exubérants. Qu'a t'il bien pu se passer ? Je pense bien sûr à un événement sportif mais la coupe du monde de foot n'est alors pas commencée, les Chicago bulls ne sont pas qualifiés pour la finale NBA. Arrivé devant l'hôtel, on me donne l'explication : les Blackhawks de Chicago viennent de remporter la Stanley Cup, c'est à dire le Championnat US de Hockey, 50 ans après leur dernier titre ! C'est de la folie …

Le jeudi 10 juin, toute la ville est aux couleurs des Blackhawks. Un grand drapeau a été déployé sur notre hôtel comme sur de nombreux bâtiments de la ville, et même les lions du musée d'art portent le casque de l'équipe de hockey. J'ai entendu dire que la statue de Michael Jordan devant le United Center (que se partagent basketteurs et hockeyeurs) était elle aussi aux couleurs de Blackhawks.

En attendant le festival qui ne débute que le lendemain est programmé à proximité de notre hôtel, au Millennium Park, sur la scène permanente du Jay Pritzker Pavilion, Otis Taylor. Il commence seul au banjo plus sombre et plus taciturne que jamais avant d'être rejoint par une violoniste. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on le verra sourire ! J'avoue que je n'ai jamais apprécié sa musique mais il faut reconnaître que ce concert est particulièrement déprimant et sans relief, bref, nous partons bien avant la fin. Ce n'est pas bien grave, nous aurons l'occasion de nous rattraper plus tard !

Autant la veille, le programme des clubs était un peu faiblard, autant ce jeudi, il y a un gros dilemme avec deux soirées très alléchantes, d'un côté la soirée spéciale autour de Bob Corritore pour la sortie de son nouveau CD avec un plateau de rêve au Space à Evanston, dans la banlieue nord de Chicago, et de l'autre la fameuse jam de Robert Pasenko au Catcher Inn dans le South Side avec là aussi toujours beaucoup de beau monde, des musiciens qu'on a généralement peu l'occasion de voir ailleurs. Difficile de faire les deux compte tenu de l'éloignement des deux clubs. Nous optons finalement pour le Space et nous partons tôt pour s'assurer de pouvoir rentrer. Nous savons par expérience que ce genre de soirée avec abondance de vedettes attire généralement beaucoup de monde, surtout à la veille du festival, sachant que le Space n'est pas un club immense. Mais finalement, l'éloignement par rapport au Loop (centre de Chicago) a dû en décourager plus d'un et malgré les nombreuses réservations, nous arrivons à trouver des places assises non loin de la scène. L'ambiance est plutôt sympa, on peut facilement circuler, on voit bien la scène et on retrouve pas mal d'amis, Bob Corritore, Chris James et Patrick Rynn bien sûr, quelques passionnés itinérants comme André Hobus et sa femme mais aussi, c'est une surprise pour moi, Ron Hacker (avec son appareil photo autour du cou). Si cette soirée spéciale permet de fêter dignement la sortie du tout nouveau CD de Bob Corritore, "Harmonica Blues", sur le label Delta Groove, c'est aussi l'occasion de fêter la sortie des CD de Chris James et Patrick Rynn "Gonna Boogie Anyway", de Rob Stone, "Back Around Here" et de Grady Champion, "Back In Mississippi - Live At The 930 Blues Cafe", tous sur Earwig records. La soirée est divisée en plusieurs parties, mettant sur le devant de la scène pas moins de cinq harmonicistes différents, Bob Corritore, Rob Stone et Grady Champion bien sûr mais aussi Billy Flynn (eh oui, il joue aussi de l'harmonica) et Willie "Big Eyes" Smith sans oublier l'invité surprise Martin Lang. Excellente soirée de bout en bout avec des sidemen de haut niveau et de grande classe (Chris James, Patrick Rynn, Billy Flynn, Kenny Smith, Bob Stroger, Bob Riedy) sans oublier Sam Lay qui est venu chanter quelques titres avec Bob Corritore et ses amis avant de relayer Kenny Smith à la batterie. N'oublions pas non plus le pianiste Ariyo Sumito qui joue habituellement dans le groupe de Billy Branch. Billy Flynn a même joué un peu de mandoline, le temps d'envoyer un "Mandolin Boogie" tonique et vivifiant ! C'est Bill Wax qui était chargé de présenter la soirée, un moment relayé par un Bob Corritore radieux. Dave Specter, propriétaire du club, s'est aussi invité à la fête sur un titre. Il aurait eu tort de ne pas le faire. Cette soirée fut vraiment inoubliable.
 

A suivre ... [ICI]