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GUITAR’FESTIVAL DE LAVELANET (09) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 05 juillet 2010
 

GUITAR’FESTIVAL DE LAVELANET
STADE ERIC SPECIA – LAVELANET (09)
Le 3 juillet 2010

http://www.guitar-festival-lavelanet.fr
http://nonokrief.com/
http://www.myspace.com/norbertkrief
http://www.classicandtroubles.fr/
http://www.myspace.com/classicandtroubles
http://www.bluespower-band.com/
http://www.myspace.com/bluespowerband
http://www.drfeelgood.org/
http://www.drfeelgood.fr/
http://www.myspace.com/drfeelgoodband

La naissance d’un nouveau festival est toujours un grand moment que l’on se plait à partager entre amis et en ce qui concerne l’équipe d’organisation du Guitar’Festival de Lavelanet, nombre des siens avaient répondu présent pour le coup d’envoi donné dans cette petite ville de l’Ariège, en plein pays Cathare … Une affiche alléchante, peut être trop même, avait réussi à faire venir les fidèles sur un axe Rodez – Toulouse – Perpignan et à défaut d’avoir réussi à convaincre la météo de contribuer à faire participer le public en nombre conséquent, Fred, Jeff et tous les bénévoles auront eu à cœur de nous faire passer une excellente journée !
 
Démarrée la veille avec des formations locales, cette première édition sera officiellement lancée le samedi après-midi avec une master class organisée dans le théâtre voisin. Une grosse trentaine d’élèves, pour la plupart très jeunes, un professeur de guitare de l’Association Six Cordes, Santiago, une section rythmique et enfin une des plus impressionnantes pointures de la guitare en France, Norbert ‘‘Nono’’ Krief, célèbre pour son rôle de sideman de luxe aux côtés de Johnny Hallyday mais aussi et surtout pour celui de co-fondateur de Trust, le groupe antisocial depuis plus de trois décennies … En deux heures et plus de conseils en tous genres, de plans de pros partagés avec des ouailles carrément conquises et de petites démonstrations individuelles des disciples emballés de pouvoir poser leur instrument dans les traces de celui du maître, Nono parviendra à faire entendre à chacun les conseils qui permettent de progresser dans la pratique musicale et pourquoi pas dans certains cas de devenir peut être un jour professionnel à son tour ! Et forcément, quand on a un tel guitariste dans ses murs, il est difficile de résister à la tentation de la jam donc c’est sur quelques morceaux comme « La Grange », « Highway To Hell » ou « Antisocial » que ce début d’après-midi s’achèvera …

A peine le temps d’essuyer une ou deux averses et d’accueillir les derniers groupes et il est déjà l’heure d’attaquer avec les Classic And Troubles, non sans avoir découvert quelques jeunes groupes locaux à l’arrière du Stade Eric Spécia. Un peu après 20 heures, Jaja, Fab et Dave vont rapidement faire hurler les amplis avec leur musique à la fois riche et diversifiée qui emprunte autant au rock qu’au blues et qui contribue à faire ruer l’assistance dans les brancards. Pour le Power Trio de l’Isère, la tache du jour sera de chauffer un public qui tarde un peu à prendre place devant la scène mais ceux qui ont fait l’effort d’être là à l’heure ne le regretteront pas, loin de là !

En une heure de set, Classic And Troubles va nous faire profiter d’un grand voyage dans son répertoire déjà bien dense avec une halte prolongée dans le dernier effort en date, « Another Day », mais aussi avec de beaux allers et retours au cœur de tous ses albums ! La guitare bien devant et la voix convaincante de Jaja sont une invitation à rocker et à roller et la rythmique de ses acolytes fait bien plus que l’accompagner, emmenant le tout vers un niveau des plus intéressants au point que l’assistance aura du mal à se résoudre à devoir laisser partir le groupe à la fin de son set.

Le temps de changer de plateau et déjà Blues Power Band prend possession de la scène dans une configuration un peu inhabituelle puisque Damien, retenu ailleurs, n’a pas fait le déplacement dans l’Ariège avec ses claviers ! On attaque donc en quintet un set qui nous emmène une fois encore à la recherche de « Zee » et on en prend une fois de plus plein les yeux et plein les oreilles avec une paire de guitaristes atomiques, le discret mais puissant Paco ne se faisant jamais mettre en retrait par son bouillant complice soliste, Pappygratteux, qui ce soir a encore fait des folies vestimentaires. Derrière eux, Nico et Batthus envoient le bois et Bannish n’a plus qu’à laisser parler le talent sur des titres rodés comme des bons gros V12 …


Une heure défile tranquillement et on commence à sentir qu’il va se passer quelque chose de spécial puisque sur le coin de la scène, on prépare un ampli … Petit flottement dans le set, Bannish annonce l’arrivée de Nono sur « Below », un morceau que l’on jurerait créé sur mesure pour qu’il se lance dans la bataille de guitare que les deux artificiers des Beep’s animent traditionnellement entre eux d’habitude ! Le feeling passe instantanément et les trois guitares entament rapidement des phrasés de toute beauté, chacun ayant soin de rendre aux deux autres la monnaie de leur pièce sur un titre qui s’en voit pour l’occasion quelque peu rallongé. Le plaisir se sent autant côté scène que côté public et après ce petit moment d’histoire que personne n’oubliera de sitôt, Nono rendra les armes pour laisser à un groupe radieux le soin de finir son set en beauté ! Les retrouvailles dans les loges ne manqueront pas d’être chaleureuses à la fin du show de Blues Power Band …

Il fait nuit noire depuis un bon moment quand arrive le poids lourd de la soirée, Doctor Feelgood, et si de la formation d’origine ne reste plus personne aujourd’hui, c’est toujours avec la même assurance que le bon docteur dispense sa médecine aux amateurs de blues, de rock et de pub rock. La preuve sera rapidement faite avec un Robert Kane toujours bondissant derrière son micro et avec un Steve Walwyn non seulement époustouflant à la guitare mais aussi extrêmement puissant avec son ampli toujours réglé à fond. Ajoutez leur Phil Mitchell à la basse et Kevin Morris à la batterie et vous obtenez la formation qui fissure jusqu’au plus solide des murs ! Le public ne s’y trompe pas et répond comme un seul homme aux coups de boutoir des Anglais, encaissant sans broncher le lot nourri des hymnes qui se succèdent à un rythme des plus soutenus. Un ange passe, Doctor Feelgood quitte un instant la scène sous les vivas d’un public qui en redemande …

C’est Kevin Morris qui s’installe un moment devant le micro et qui annonce qu’il a un bon pote à lui présent sur le stade. Les plus vieux fans de Trust se souviennent bien entendu que ce même Kevin a accompagné les Français durant deux ans alors qu’ils étaient au sommet de leur gloire et comprennent rapidement que Nono va livrer sa deuxième jam du soir … Dont acte, notre guitar hero rejoint Doctor Feelgood pour trois titres sur un premier rappel et vient trancher des riffs méthodiquement en compagnie de Steve Walwin qui visiblement prend plaisir à croiser le fer avec une telle pointure sur une « Route 66 » qui n’en finit plus de traverser Lavelanet d’Ouest en Est, comme la vraie « Route 66 » le fait avec les Etats Unis ! Le Guitar’Festival exulte, hurle son plaisir, manifeste très clairement sa joie au point que le doc reviendra, mais cette fois seul, pour encore plus de pub rock avant que le rideau ne se baisse définitivement sur le festival, du moins côté public parce que côté loges, on est bien loin d’en avoir terminé …

Si la messe était belle, et pas qu’un peu, elle a malheureusement été sujette à la désaffection d’un public pas forcément encore arrivé sur son lieu de vacances pour une partie et rebuté par un temps redevenu maussade après une grosse semaine de canicule pour l’autre … Ceux qui étaient là n’auront pour leur part pas boudé leur plaisir, preuve s’il en fallait encore avec le visage réjoui du correspondant du magazine anglais Blues Matters visiblement enchanté de sa soirée ! Il faut reconnaître que côté accueil, Fred et Jeff avaient au moins autant mis le paquet que côté affiche … Une courte nuit et dès le lendemain matin, tout les musiciens se retrouvaient du côté du petit déjeuner avec en bouche une seule et même expression : qu’est ce qu’on a pris du bon temps ! C’est ça aussi un festival réussi et rien que pour ça, on ne peut que féliciter et remercier chaleureusement les organisateurs du premier Guitar’Festival de Lavelanet.

Fred Delforge – juillet 2010