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DELTAR pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 15 juin 2010
 

He knows where bad girls live
(Autoproduction – 2010) 
Durée 51’08 – 12 Titres

http://www.myspace.com/deltarblues

Certains imaginent la Suisse comme un pays aseptisé où la précision n’a d’égale qu’un sens pointu de la propreté, et pourtant quand il est question de proposer une musique bien poisseuse et très crade sur elle, des combos comme deltaR ne manquent jamais de se bousculer au portillon avec leurs productions dignes des coins les plus mal famés de Louisiane ou du Mississippi … Formé en 2008 autour de Nicolas Roggli qui y tient les guitares et le micro, de Gabriel Scotti qui y assume le rôle de bassiste mais qui s’envoie parfois en l’air à la slide et enfin de Jean-Philippe Mercier à la batterie, deltaR s’attache à chaque instant à jouer le blues d’aujourd’hui comme on le faisait hier, voire même avant hier, et c’est enregistrant sa première rondelle à la roots que le trio a trouvé non seulement son véritable groove mais aussi une qualité technique qui n’a d’égale que la spontanéité des interprétations qu’il propose. Quelques invités plutôt intéressants pour agrémenter cette petite heure de musique et nous voilà avec un album capable de dévergonder un peu plus la première des filles de petite vertu qui passe à portée de main !

Avec le grain rugueux des bons vieux blues du delta et cette manière de le jouer qui vous arrache les tripes sans le moindre ménagement, deltaR s’impose comme un des descendants naturels des Howlin’ Wolf et autres Son House mais aussi de R.L. Burnside et si le bayou d’où il nous arrive est plus connu pour son air pur et sa tranquillité que pour ses adeptes des rites vaudous, il n’en reste pas moins que le combo a des arguments à opposer quand il est question de sonner gras et velu ! Visqueuses et charnelles, les compositions ne font jamais dans la demi-mesure et on laisse de bon gré les pneus s’embourber dans des titres comme « He’s Just A Man », « Death Letter » ou « She Sees Evil Everywhere » pour mieux les en dégager dans de belles gerbes de boues sur un classique de Johnny Cash, « Folsom Prison Blues », ou encore sur un « Little Red Rooster » à vous glacer les sangs. Un coup d’harmonica du Richie Faret des Wizards Of Blues de Nicko Backton offert d’entrée de jeu sur « Someday Baby », trois soli de guitare décochés avec un réel talent par Vincent Hänni de Peeping Tom et un effet de guitare acoustique signé Napoleon Washington sur « Christopher Loves Geraldine » sont autant de petits bonus qui finissent de faire de « He Knows Where The Bad Girls Live » un album plus torride et plus dégoulinant que tout ce que Nicolas Roggli avait pu enregistrer et jouer auparavant, ceux qui se souviennent de ce qu’il a fait avec les Hell’s Kitchen durant les cinq années qu’aura duré leur aventure commune s’en étonneront sur le papier mais ne manqueront sans doute pas de le confirmer après avoir découvert la bête. « Satan Clauss » qui pose son empreinte à deux reprises sur l’album n’a qu’à bien se tenir …