samedi, 19 juin 2010 Ann Arbor (Zero Egal Petit Intérieur – 2010) Durée 39’08 – 6 Titres
http://www.romebuycenight.com http://www.myspace.com/romebuycenight
A l’heure où il est temps pour le combo nantais de fêter son dixième anniversaire, Rome Buyce Night donne une nouvelle impulsion à son histoire et non content d’avoir proposé conjointement deux albums aussi complémentaires que différents l’an dernier, « Micro Sainte » et « Matricule », Antoine Ducoin à la guitare et à la flûte, Guillaume Collet à la basse et aux synthés et Romain Piegay à la batterie reviennent avec à leurs côtés un quatrième homme, Jérôme Orsoni, qui se campe derrière la guitare et le micro et qui participe à ce nouvel effort studio. Toujours ingénieusement installé dans le sillage logique de formations comme Tortoise, Pink Floyd ou encore Sonic Youth, Rome Buyce Night frappe une fois encore un grand coup avec « Ann Arbor », un album de post rock à la fois dense et psychédélique !
Pas besoin de grandes explications quand il est question de la musique des Nantais tant elle est criante de vérité avec d’une part ses envolées instrumentales très éthérées et de l’autre ses relents noisy qui apportent des couleurs changeantes à des morceaux toujours soigneusement préparés. Surpris mais séduit, l’auditeur se laisse transporter sans ménagement dans des titres parfois bruitistes où les guitares répondent au plus juste à l’electro et où la flûte n’est pas simplement un détail mais bel et bien une des composantes naturelles, aussi épisodiquement soit elle utilisée, d’un album complexe et travaillé. Avec des titres qui ne descendent à une exception près jamais en dessous de la barre des six minutes, Rome Buyce Night a largement le temps de développer ses divagations les plus profondes et après un très long mais aussi très convaincant « The Red Diag » qui double pratiquement la dose prescrite, le quartet se concentre plus sur l’essentiel avec « The Unit Scale Of Rock » et avec son contraire, « The Multiple Scale(s) Of Rock », avant de faire une allusion à Samuel Beckett en reprenant un extrait d’une de ses pièces, « A Piece Of Monologue », pour l’intercaler dans le très planant « Deux millions et demi de secondes ». Le tittle track proposé en fin d’album s’efforce d’ouvrir l’horizon vers d’autres sonorités et nous fait clairement comprendre que Rome Buyce Night n’a pas fini de nous épater dans les années à venir … On n’en espérait pas moins de leur part !
|