lundi, 07 juin 2010
He said she said
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2010)
Durée 60’38 – 17 Titres
http://hesaidshesaidproject.com
http://www.myspace.com/thehesaidshesaidproject
http://www.bluesweb.com
 Mon premier est un songwriter doublé d’un guitariste qui descend tout naturellement de modèles comme Freddy King ou Elmore James, ma seconde est une des guitaristes et chanteuses de blues parmi les plus appréciées du circuit, la rencontre virtuelle puis réelle de ces deux artistes ne pouvait que donner naissance à des chansons qui finiront par se retrouver réunies sur un album commun pour le plus grand plaisir des amateurs d’un blues qui sait aussi bien aller regarder vers le folk que vers le rock. Amoureux de la musique roots américaine, Peter Karp apporte son jeu délicat et sa voix chaude au duo tandis que Sue Foley et sa célèbre Telecaster qui ont l’une et l’autre croisé le fer avec Buddy Guy ou B.B. King électrifient intelligemment cet album, la voix de la Canadienne pimentant encore un peu plus un ouvrage imaginé au départ pour meubler le temps et lutter contre la solitude qui s’empare de chacun des deux artistes lorsqu’il est sur la route. Chronique de l’évolution d’une relation entre deux musiciens qui aiment l’un et l’autre leur métier mais qui souffrent aussi parfois de l’absence des leurs, « He Said She Said » est un véritable chef d’œuvre de finesse et de sensualité …
Parti d’un simple échange d’e-mails, ce premier effort collégial de Peter Karp et Sue Foley se veut autobiographique puisqu’il contient entre autres nombre de passages issus de cette correspondance entre les deux artistes pour finir par devenir un recueil de chansons dans lesquelles la passion se laisse peu à peu entrevoir avant d’exploser au grand jour ! Entretenant encore un certain mystère à la ville sur la nature réelle de leur relation, Peter et Sue ne se cachent aucunement dans leurs chansons et d’un « Hold On Baby » à un « Ready For Your Love » ou d’un « Valentine’s Day » à un « Lost In You », on sent la passion naître puis monter petit à petit au gré des chansons blues et des chansons folks qui se teintent parfois d’une délicate touche de jazz ou d’une autre de flamenco. L’amour, l’espoir et la passion répondent à la solitude, à l’absence et à l’ennui de la plus belle des manières et c’est à mi-chemin entre John Hiatt et Bob Dylan que le duo impose son propre talent d’auteur et de compositeur, saupoudrant ses titres les plus profonds d’un peu de cuivres pour les rendre encore plus irrésistibles et signant au bout du compte un ouvrage des plus captivants, ponctué qui plus est dans sa version européenne de trois titres revus et corrigés dans la langue de Molière mais également d’un bonus multimédia que chacun aura le loisir de découvrir sur son ordinateur … L’histoire, qui ne fait que commencer, nous réserve sans le moindre doute de belles choses pour l’avenir !
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