mercredi, 02 juin 2010 L’oiseau rare (ArtékA Productions – 2010) Durée 47’08 – 13 Titres http://www.gilchante.fr http://www.myspace.com/gilchante
Comme pas mal d’artistes, c’est à l’adolescence que Gil s’est mis à la guitare, inspiré autant par un grand frère qui lui en apprendra les rudiments que par les grands auteurs de la chanson française qui lui offriront son premier répertoire, celui où il va de Brassens à Django tout en passant par le rock et la variété, histoire de pouvoir animer les bals et jouer dans les clubs … La majorité approchant, Gil s’affirme encore un peu plus et se tourne vers le jazz fusion, se nourrissant des Weather Report et autres Miles Davis et abandonnant le chant en même temps qu’il joue de plus en plus fréquemment, oubliant du même coup la chanson et se laissant petit à petit rattraper par l’envie de créer une famille. La quarantaine arrivée, c’est vers ses premières amours qu’il revient, la chanson, s’offrant un premier album solo acoustique en 2006 et enfonçant le clou aujourd’hui avec un deuxième essai plus électrique, un ouvrage pour lequel Manu Rivière aux guitares, Thierry Bretonnet à l’accordéon et Franck Ratajczyk à la contrebasse qui accompagnent régulièrement Gil à la scène se laisseront rejoindre par une multitude d’autres musiciens …
Il est avant tout autre chose poète, apprécie la vie et ses bonnes choses, l’amour et la liberté, et s’il se laisse souvent aller à être un peu rêveur, c’est pour que sa voix rocailleuse fasse mieux passer les émotions qu’il offre avec une infinie délicatesse à un public qui se laissera très vite séduire par des accents venus des quatre coins du globe, « L’oiseau rare » invitant autant à sa table des couleurs rock et blues que des accents latins, caribéens ou même des polyphonies qui ne sont jamais sans un peu évoquer l’Ile de Beauté … L’accordéon se fait parfois moderne, souvent classique, les cuivres rehaussent à l’occasion le tout d’une petite touche très luxueuse et les arrangements fignolés par Manu Rivière se veulent toujours plus charmeurs pour finir de faire des perles rares que sont « Comme un marin solitaire », « Les yeux d’enfant », « Ma boule », « Monsieur Nougaro » ou « Un 4, un 8 » autant de petites tranches de vie à la fois riches, sincères et intenses que chacun aura le loisir d’apprécier à leur juste valeur. Avec un petit côté qui rappelle Allain Leprest et un autre qui nous ramène vers Alain Bashung, Gil semble aujourd’hui armé pour être à son tour un des grands de la chanson française ! Un artiste à suivre de très près …
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