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NAPOLEON WASHINGTON pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 25 avril 2010
 

Mud & Grace
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2010) 
Durée 45’29 – 13 Titres

http://www.napoleonwashington.com
http://www.bluesweb.com

Il ne porte pas le plus modeste des noms mais cela ne l’empêche en rien d’être un artiste des plus inspirés, les différentes facettes de son personnage l’ayant conduit à partager ses influences entre l’Europe et les Etats Unis … S’il vit dans le bayou helvétique, Napoleon Washington est un véritable amoureux de la culture du Deep South américain, celui où ses guitares ont croisé l’ombre des Son House, Charley Patton et autres Skip James. Elevé à la dure en compagnie des diverses formations avec lesquelles il a traîné ses amplis, que ce soit Gary Setzer & The Roustabouts, Rock Bottom ou encore Crawlin’ Kingsnake Blues Band, c’est finalement vers le blues que l’artiste s’est tourné, y trouvant une place toute naturelle pour sa voix délicieusement éraillée et pour son jeu subtil. Remarqué dès son premier effort paru en 2002, Napoleon Washington fera tranquillement son trou dans le paysage blues international et c’est en arrivant dans les bacs en même temps que les beaux jours qu’il nous offre un album partagé entre les salissures de la boue du delta et la classe naturelle de son jeu. L’appeler « Mud & Grace » semblait dès lors une évidence !

Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais un accord de travers, Napoleon Washington a fait le choix de s’exprimer avec une certaine élégance et si les percussions artisanales, les petites saturations ou les superbes effets de slide contrastent en permanence avec la musique fine et racée de l’artiste, c’est uniquement pour mettre encore un peu plus l’accent sur ce côté naturellement soigné d’une œuvre parmi les plus luxueuses ! Le chant se fait tantôt velours avec pour soutenir le tout une toute petite touche d’amertume, tantôt plus viril pour insister sur le contenu des morceaux, tantôt plus éthéré avec même à l’occasion des intonations lyriques qui font penser à un certain Mark Knopfler, et c’est en rehaussant lui-même le tout avec un peu de piano ou en faisant appel à Simon Gerber pour apporter sa contrebasse, à Raphaël Pedroli pour imprimer un rythme avec ses percussions ou encore à Jean-François Lehmann qui offre ses clarinettes, basses ou encore soprano, à pas moins de trois titres, que Napoleon Washington propose douze de ses compositions personnelles et une reprise soignée du « Bayou River » de Zachary Richard pour en arriver paradoxalement à un album très soigneusement négligé. Accompagné par la voix de Tomcat Blake sur « Blue Curls Of Smoke » et « Salt Water », l’artiste ne manque aucun de ses effets de manche et contribue à donner à « Mud & Grace » toute sa chaleur, toute sa couleur, tout son pouvoir de séduction à force de titre aussi singuliers que complémentaires comme le sont « Come Down, Blues », « The Way I Get In Monroe », « The Top Of The Shelf » ou encore « My Love Is Like A Tree ». Un pur chef d’œuvre de blues !