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LES ENFANTS DE MORPHEE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 29 avril 2010
 

Cynisme & ruminants
(Autoproduction – 2010)
Durée 53’41 – 10 Titre

http://www.myspace.com/ledm

Ils existent depuis fin 2005 mais n’ont concrétisé véritablement leur aventure qu’en janvier 2009, lorsqu’ils donnèrent enfin leur premier concert dans leur Bretagne originelle, c’était sur la scène du festival morbihannais 1 Soleil en Hiver … Dès lors la machine pouvait se mettre en marche et c’est rapidement que Rémy à la guitare et au chant, Dom à la basse et Olive aux fûts ont enchaîné par diverses prestations dans des cafés-concerts avant de se décider à mettre en boite leur premier effort … Les Enfants De Morphée se devaient dès lors de mettre en adéquation divers paramètres pas forcément très compatibles et c’est en combinant une énorme envie, un talent réel, un budget mini et beaucoup de démerde que le trio est ressorti du Studio du Faune début 2010 avec une rondelle fabuleusement empreinte du sceau du Do It Yourself, une tartine de rock un peu fusion et au moins aussi progressif sur laquelle l’utopie est la meilleure réponse possible aux petites blessures du quotidien. « Cynisme & Ruminants », voilà un titre qui veut bien dire ce qu’il veut dire : pas grand chose !

Les Enfants De Morphée, c’est en quelque sorte le résultat improbable de la rencontre de Bob Dylan et de Jimi Hendrix, de Georges Brassens et de La Mano Negra, une formation à la fois engagée et pleine d’énergie qui puise ses idées dans sa conscience et qui les met en mouvement à grands coups de mélodies impeccables, de riffs tantôt tendus, tantôt plus lourds, tantôt au contraire beaucoup plus détachés … Des guests apparaissent de temps à autres aux chœurs mais aussi aux claviers et donnent à des morceaux comme « Le Tombeau des Poètes », « Charlotte », « Outrance 220 » ou « Nomads Gang » des accents encore plus originaux. L’artwork, certes un peu agressif, caractérise bien l’état d’esprit d’un combo qui porte en lui la rage humaniste des années 90 et qui sait la traduire non pas par des actes de violence gratuite mais bel et bien par des textes toujours très juste et inspirés qui dépeignent une situation pas franchement rose mais pas totalement noire non plus. Sans se laisser aller à sombrer dans une attitude No Futur, Les Enfants De Morphée livrent donc un album à la dominante plutôt sombre tout en laissant la porte ouverte à une lueur d’espoir et s’en sortent avec bien plus que les honneurs puisque la qualité des compositions et la très haute teneur artistique des textes gagnent encore un peu en pouvoir de séduction grâce à une production particulièrement soignée. A découvrir dans les bacs indés à partir du 30 avril …