mercredi, 21 avril 2010
Marie Laveau’s not dead
(Rock Paradise Records – Rue Stendhal – 2010)
Durée 39’35 – 13 Titres
http://www.myspace.com/jumbolayer
 On le croirait tout droit venu de la Nouvelle Orleans et pourtant c’est de Paris que Jumbo Layer est originaire ! Connu par l’état civil sous le nom de Gilles Riberolles, salué par les amateurs de musique pour ses multiples projets aux côtés de James Brown, Chris Stein de Blondie et John Sinclair du MC5 mais aussi pour ses talents de photographe qu’il a exercé pour David Bowie et pour sa plume qui a alimenté les bons vieux magazines rock d’antan, l’artiste est un véritable one man band qui a absolument tout joué de son album et qui n’a cédé que quelques places infimes à des reprises intercalées au beau milieu de ses propres compositions. Adepte des guitares bien grasses, des sonorités vintage, des percus ancestrales mais aussi des boucles et de tout un tas de bricolages électroniques qui émaillent « Marie Laveau’s Not Dead », Jumbo Layer nous sert l’opus qui va inévitablement réchauffer le printemps et l’été à grand renfort de rock, de soul et de groove !
Il a la voix chaude et presque sexy de Tom Waits, des influences qui viennent autant de Slim Harpo et de Howlin Wolf que des Cramps et surtout une manière fabuleusement détachée de jouer une musique tellement négligée sur elle qu’elle en devient très vite carrément irrésistible. Les saturations bien crades, le guitares poisseuses à n’en plus finir, les boucles tellement graissées qu’elle suintent de toute part, voilà un ouvrage qui sent bon la débauche et la luxure et qui le fait avec tellement de classe que l’on est bien obligé de plonger tête baissée dedans pour mieux se repaître des superbes « You Got Me Hoodoo », « Just For The Kick Of It » et autres « Wanton Mood » mais aussi des adaptations très personnelle de « I Hate To See You Go », « You Gotta Move » et « You’ll Remember Me » qu’il propose. Survolé tout naturellement par l’esprit le plus malsain des sorciers vaudou de Louisiane, habité par les divers effets tirés des Mojos et autres Black Cat Bones, « Marie Laveau’s Not Dead » se doit pourtant d’être pris comme un album certes un peu mystique mais surtout et avant toute autre considération comme un ouvrage particulièrement abouti non seulement au niveau de l’interprétation dans son ensemble mais aussi à celui d’un son délicieusement vintage et pourtant si contemporain. Ceux qui l’avaient découvert sur scène, notamment en première partie des Fleshtones ou de Chris Wilson, ne tarissaient plus d’éloges à son sujet, les autres apprendront très vite à connaître Jumbo Layer en découvrant sur album sa soul New Orleans et son voodoo groove ! Avant bien entendu de le retrouver à leur tour en live …
|
