samedi, 17 avril 2010
Toutes les filles pleurent
(Because Music – 2010)
Durée 43’39 – 12 Titres
http://www.because.tv
 Premier film réalisé par Judith Godrèche, « Toutes les filles pleurent » donne également à l’actrice l’occasion rêvée d’enregistrer son premier album, un ouvrage sur lequel elle donne de la voix en compagnie des meilleurs musiciens de studio sur des compositions originales de Benjamin Biolay qui a réalisé l’album mais aussi de Syd Matters, Pete Yorn, Bonnie Prince Billy, Piers Faccini, Mary Gauthier, Wallis Bird et Julien Doré. Intimement liées au film, les chansons ne se contentent pourtant pas de retranscrire sa bande originale pour au contraire donner naissance à un véritable album très homogène, un effort qui, serait on tenté de dire, peut tout aussi bien se savourer sans avoir la moindre idée ni du scénario ni des images qui lui ont permis de voir le jour. Indépendant donc, et pourtant là aussi « Toutes les filles pleurent » …
Elle n’est certainement pas l’actrice de plus qui s’essaie à la chanson pour les besoins d’un film mais plutôt une nouvelle chanteuse à part entière, une de celles dont la voix permet à des sensations et à des sentiments de trouver un tout autre sens auprès du public tant elle s’exprime avec force et conviction. Aussi à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare, Judith Godrèche qui a visiblement travaillé son enregistrement avec une énorme passion nous emmène dans un répertoire à la fois dense et varié, un répertoire qui se teinte des diverses sensibilités de chacun des auteurs mais qui trouve au bout du compte sa véritable dimension, celle de la spontanéité, de la sincérité ou encore de l’émotion. Quelques duos dont un avec Biolay lui-même sur le titre phare et un autre avec Piers Faccini sur « Farewell », un titre de Julien Doré offert à la voix de Noé Boon, « Play My Country », et enfin un lot plutôt réjouissant de « Our Lady Of The Shooting Star », « Longtemps », « Girls They Get Sad », « Je ne rentrerai pas ce soir » et autres « How About Thank You » finissent de faire de « Toutes les filles pleurent » un album à vivre et à rêver, à suivre et à sentir pleinement … A l’heure où certains se demandent déjà si la carrière discographique de Judith Godrèche aura une suite ou non, on peut déjà se satisfaire du niveau d’aboutissement d’un premier effort qui, il faut le reconnaître, doit au moins autant au talent de Benjamin Biolay qu’à celui de l’interprète elle-même. Un album à prendre comme il vient et surtout sans le moindre a-priori …
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