jeudi, 08 avril 2010 Bookers’s guitar (Dixiefrog – Harmonia Mundi– 2010) Durée 57’49 – 18 Titres
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Artiste majeur dans le folk blues, Eric Bibb est également un personnage toujours à l’écoute des autres, de ce qui se fait non seulement dans son art mais aussi dans d’autres domaines, et c’est en découvrant presque par hasard la guitare National de Bukka White qu’il a réalisé un de ses vieux rêves, enregistrer un album tout entier dans la tradition des songsters de la grande époque du blues. Seul à la guitare et au chant ou encore accompagné de Grant Dermody à l’harmonica, ce grand monsieur du blues qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a inondé le marché d’une douzaine d’efforts en autant d’années a composé spécialement pour ce nouvel ouvrage pas moins de seize titres, reprenant tout de même deux standards pour finir de donner toute sa couleur à une « Booker’s Guitar » qui s’en voit toute revigorée. Adepte du beau et de la perfection, Eric Bibb qui n’a pas son pareil pour proposer des trésors de blues acoustique a une fois encore réussi son pari en enregistrant un effort qui en reprend l’essence mais qui s’efforce de la mettre à sa propre manière dans un moteur qui ronronne sans jamais le moindre a-coup …
Certains reprochent régulièrement à Eric Bibb son côté parfois un peu linéaire, cette voix qui ne fait que très peu de vagues sauf peut être quand il est question d’appuyer un peu plus un mot, une émotion particulière, et c’est au contraire pour nombre d’autres ce qui contribue à lui donner un charme presque irréel, à en faire un des tous meilleurs artistes dans ce genre si peu commun qu’est le folk blues ! Que l’on aime ou non le style adopté par ce New-Yorkais né au beau milieu du siècle dernier, on ne peut que saluer la finesse et la délicatesse de son jeu, ce toucher de guitare plein de classe et de sensualité qui le conduit à nous offrir à chaque instant la note juste, le son idéal, et qui à l’arrivée donne des chansons on ne peut plus classiques mais tellement efficaces avec leurs refrains qui s’installent au plus profond de l’esprit de qui pose une oreille puis les deux dessus. Fidèle à la tradition de l’artiste, « Booker’s Guitar » nous emmène encore un peu plus loin dans l’univers d’Eric Bibb mais aussi dans celui de Bukka White et si l’on se laisse aller à faire voguer son esprit au gré d’un « Walkin’ Blues Again » ou d’un « New Home », d’un « Rocking Chair » ou d’un « River Of Song », c’est en se raccrochant au traditionnel réarrangé « Wayfaring Stranger » ou au « Nobody’s Fault But Mine » de Blind Willie Johnson que l’on traverse en parfaite harmonie une très bonne heure de musique pleine de calme, de nuances et de finesse. On a beau avoir l’habitude d’Eric Bibb, sa régularité nous surprendra toujours autant !
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