mardi, 06 avril 2010
What grabs ya?
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2010)
Durée 49’28 + 31’01 – 11 + 7 Titres
http://www.triggerfinger.net
http://www.myspace.com/triggerfingertheshooters
 Trio rock originaire de Belgique, Triggerfinger conjugue avec une incroyable ingéniosité des influences venues du blues, de la pop, du rock et même du hard rock et il n’y a rien de bien surprenant à constater que le groupe réussit non seulement à remplir ses salles dans tout le Benelux mais aussi depuis peu dans l’hexagone où la réédition de son second album studio s’est vue agrémentée de sept pièces tirées du précédent, « S/T », histoire de mieux montrer au public frenchy toute l’étendue de l’univers du groupe. Construit autour du songwriter Ruben Block qui assure le chant et les guitares, Triggerfinger s’appuie sur la solidité rythmique de Monsieur Paul à la basse et de Mario Goosens à la batterie, le premier ayant à son actif deux centaines d’albums dont ceux de Beverly Jo Scott pour qui il a longtemps tenu les guitares tandis que le second a fait partie du fameux groupe Hooverphonic. Aussi à l’aise dans un registre proche de Motörhead et AC/DC que dans ceux de Muse, de U2, des Queens Of The Stone Age ou bien entendu de Wolfmother, Triggerfinger est la nouvelle grosse baffe musicale du moment !
Rock seventies, stoner rock, pop délicate, blues acoustique, rien n’effraie ce power trio qui se montre particulièrement habile pour faire passer des émotions en usant plus que de raison d’un mélange de sons clairs et de saturations pour faire non seulement monter la mayonnaise mais surtout pour qu’elle tienne au corps jusqu’au bout de la nuit. Avec au plus profond d’eux la foudre de Lynyrd Skynyrd, le feu brûlant de ZZ Top et l’inventivité de Jon Spencer Blues Explosion, les Triggerfinger ont à portée de main de quoi balancer dans le ciel nombre d’étoiles prêtes à veiller sur eux pour longtemps, des astres bien brillants qui ont pour nom « First Taste », « Scream », « All My Floating » ou « No Teasin’ Around » et qui démontrent en premier lieu le talent du trio mais aussi sa capacité à changer de couleur, un peu à la manière des caméléons. Terminée astucieusement sur un « Soon » à la fois acoustique et pêchu, la rondelle principale « What Grabs Ya? » invite forcément à la découverte de la seconde qui, loin de livrer des bonus plus ou moins dispensables pendant une trentaine de minutes, enfile dans la même veine bien rock pas moins de sept pièces aussi réjouissantes qui rappellent à chaque instant que si le trio a progressé entre ses deux albums, il l’a fait en conservant sa véritable identité et surtout sa totale liberté artistique. Ceux qui ont oublié ce que rock’n’roll veut dire feraient bien de se ruer dessus, il y a là de quoi réveiller les morts !
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