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FELOCHE & LOIC LANTOINE à ST GERMAIN EN LAYE (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 21 mars 2010
 

FELOCHE – LOIC LANTOINE
LA CLEF – SAINT GERMAIN EN LAYE (78)
Le 20 mars 2010

http://www.myspace.com/feloche
http://www.myspace.com/loiclantoine
http://www.laclef.asso.fr/
http://www.myspace.com/laclef

Darwin avait il vraiment raison ? C’est ce que l’on est en droit de se demander quand on se pose à La Clef en cette fin d’après-midi encore ensoleillée qui nous promet une soirée pluvieuse, et ce n’est rien de le dire … Le but du jeu, assister à la fin des balances de Féloche mais aussi et surtout le rencontrer lui et son staff pour leur expliquer que l’on est sans doute appelés à se revoir dans des conditions autres un peu plus tard dans l’année, leur présenter un bébé qui nous tient à cœur et causer un peu de sa manière à lui d’appréhender son blues, sa vie cajun …

Après un long moment de discussion et un temps de détente pour mieux se concentrer sur leur set, c’est sur scène que l’on retrouve un trio fabuleusement déjanté, un de ceux comme on les aime qui mélange originalité, énergie, folie, technique et surtout talent ! On commence par les dames, Léa Bulle avec ses machines, son accordéon, sa trompette, son harmonica et tout un tas d’autres choses encore … Une fille qui renverse tout sur son passage, haute comme trois pommes mais capable de te retourner une salle en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire avec un déhanché improbable et surtout avec une véritable envie d’amener un peu du bayou vers la scène ! A l’opposé, Christophe Malherbe, contrebasse … Une tronche, à la fois discret  derrière son instrument et pointu quand il en joue. Celui qui pose et impose un rythme qui nous emmènera encore un peu plus loin ! Et puis au milieu, Féloche, mandoline en main et micro jamais très loin pour nous envoyer ses sempiternels « Eh toi ! » à longueur de show … Ce qui fait son succès, on va vite le découvrir !

Quand on a en main un premier album qui a créé l’événement, que l’on s’est fait inviter à Taratata et que l’on s’apprête à aller se faire remarquer au Printemps de Bourges, c’est que l’on a quand même un petit quelque chose de plus que le reste de la scène … Ce soir, Féloche va s’attacher à nous le démontrer avec non seulement les titres de « La vie cajun » mais aussi avec quelques autres qui ne dépareillent pas d’un poil ! Installé dans le Bar de l’Eclipse, le trio nous la joue grand seigneur et propose d’entrée de jeu ses rythmes festifs où l’on sent l’influence des bayous, de New Orleans et somme toute d’un blues folk que Féloche n’a pas appris mais qu’il a naturellement ressenti en prenant une première fois la mandoline, lui qui auparavant avait tâté de la guitare. Eternel adolescent, ce grand bonhomme longiligne au visage plein d’expressions fortes va ce soir nous emmener très loin, traversant dès le début un premier « Océan » puis rencontrant « Emilie », consultant un « Shaman » et s’essayant à la valse … Le public répond, et plutôt bien en plus ! Jeunes et moins jeunes ont fait le déplacement pour eux aussi découvrir ou au contraire retrouver le phénomène et nous sommes plus d’une grosse centaine à nous presser devant la scène dans une salle chaude bouillante …

On en arrive lentement mais sûrement vers « Dr John », le titre que Féloche a enregistré dans les banlieues tristes de New Orleans avec devine qui, Dr John lui même, et enfin vers le break bien dub du titre donne l’occasion au trio de sortir les masques … Grimés tels des loups dreadlockés avec leurs longues dents bien agressives et leurs grands yeux effrayants, les trois musiciens renforcent encore le côté mystique de leur prestation et La Clef ne peut dès lors plus se contenir … Lucide, Féloche envoie juste derrière un « Darwin avait raison » repris en chœur par un assistance définitivement conquise, suit un « Eh toi ? » moins philosophique et puis plus rien, si ce n’est un rappel où le trio nous sort son « Singin’ In The Rain » pour nous emmener à l’heure de jeu ! On se presse du côté du bar mais aussi du stand de vente des albums et déjà côté scène on prépare la suite … Féloche a laissé quelques belles traces dans l’assistance et a gagné une fois encore quelques fans !

Un autre grand bonhomme nous attend, plus connu du public puisqu’il traîne pour sa part sa carcasse et son accent à couper au couteau sur les routes de la chanson française depuis un certain temps … Loïc Lantoine est ce soir accompagné d’un trio où l’on remarque François Pierron à la contrebasse, Fil aux guitares et Joseph Doherty aux violons, banjos, mandolines, guitares, flûtes et autres clarinettes basses … Trois concerts à La Boule Noire la semaine passée ont quelque peu émoussé le public francilien mais ce sont ses fans yvelinois qui accueillent ce soir le Monsieur From Armentières, et force est de constater qu’il va les réjouir de sa gouaille où l’humour, la mélancolie et bien sur la poésie sont omniprésents ! Bien installé sur son fil, le « Funambule » nous emmènera de poèmes en folk puis de folk en rock, le tout sur fond d’arrangements fort bien tarabiscotés et de mélodies particulièrement fouillées.


On traversera quelques beaux délires comme celui du pupitre dont Loïc nous explique la présence sur scène, son but selon lui étant d’assurer la stabilité du bonhomme et de lui permettre de s’accrocher aux branches quand il sent que tout se casse la gueule autour, un peu comme le font ces hommes passés tout droit des bancs des grandes écoles aux responsabilités nationales … Une annonce au public pour lui dire que les rugbymen français ont remporté le neuvième Grand Chelem de leur histoire et encore nombre de chansons finiront de nous faire entrer dans l’univers d’un artiste qui vit son œuvre pleinement et qui a su construire une véritable histoire d’amour avec son public. Un grand bonhomme en fait !

Minuit n’a pas encore sonné que nous sommes déjà sur la route, la pluie battante réduisant pour l’occasion considérablement l’allure … La soirée aura été riche en découvertes mais aussi en rencontres, c’est aussi ça le bon côté de la musique, bien jouée et astucieusement partagée, elle a le pouvoir de réunir les générations et de rapprocher les diverses sensibilités ! La chanson folk cajun de Féloche aura convaincu les amateurs de chansons à textes de Loïc Lantoine, et réciproquement sans le moindre doute … La Clef a une fois encore gagné son pari avec une programmation bien choisie !

Fred Delforge – mars 2010