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AWEK + GIROUX/MAHJUN au PECQ (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 20 mars 2010
 

ALAIN GIROUX & JEAN LOUIS MAHJUN – AWEK
CORDES SENDIBLES – PRINTEMPS MUSICAL DU PECQ
SALLE DES FETES – LE PECQ (78)
Le 19 mars 2010

http://mahjun.free.fr
http://www.awekblues.com
http://www.myspace.com/awekblues
http://www.myspace.com/printempsmusical

C’est une soirée dédiée aux guitares et plus particulièrement aux guitares blues qui ouvre cette huitième édition des Cordes Sensibles, le Printemps Musical du Pecq, et contre toute attente, c’est non pas dans la Salle des Fêtes voisine mais bel et bien dans la Mairie que nous sommes conviés pour le vernissage de l’exposition photo d’un artiste qui nous est cher puisque c’est notre collègue et néanmoins ami Bruno Migliano qui présente, en marge du festival , ses plus beaux portraits immortalisés lors de divers concerts et couchés sur des toiles ! L’occasion pour les représentants de la municipalité alpicoise de nous gratifier d’un discours et de nous offrir quelques petits fours et pour les musiciens présents de se livrer à quelques pitreries en attendant l’arrivée des convives …

En attendant le début des festivités, c’est au Conservatoire tout proche que l’on retrouve non seulement Alain Giroux et Jean-Louis Mahjun mais aussi Awek qui, fort d’un nouvel album bien au chaud dans les starting blocks et d’une tournée en Inde en partenariat avec Culture France affiche une forme olympique malgré les kilomètres avalés ces deux derniers jours entre Toulouse et Brest puis entre Brest et Le Pecq … L’occasion de partager quelques mots et quelques impressions non seulement sur un album qui nous touche tout particulièrement mais aussi sur la suite des évènements de l’année puisque nous retrouverons Awek au Québec cet été et plus particulièrement au FestiBlues International de Montréal qui les accueillera dans le cadre de leur troisième tournée dans La Belle Province !

Mais la musique se doit de reprendre ses droits et c’est après une brève présentation de l’organisateur que nous retrouvons le tandem Giroux / Mahjun sur les planches pour un show qui, comme à son habitude, va se révéler explosif ! Alain Giroux à la guitare, c’est la science du blues, le Docteur Jekkyl de la bande qui assure le côte posé de l’histoire … Jean-Louis Mahjun pour sa part, c’est Mister Hyde, un trublion en chemise à fleurs qui provoque des explosions à grands coups de violons mais aussi de mandolines électrifiées qui empruntent autant à Jimi Hendrix qu’à Deep Purple pour venir perturber les standards de Jelly Roll Morton, de Big Bill Broonzy ou de John Lee Hooker que les deux hommes distillent dans un mélange habile de technique, de savoir faire et d’humour. Le public essentiellement loco-local de cette manifestation pour le moins confidentielle a pourtant su accueillir des visiteurs extérieurs venus parfois de loin pour cette expérience musicale hors normes et c’est sous des tonnerres d’applaudissements que le duo quittera la scène après une toute petite heure d’un concert durant lequel on ne s’est pas ennuyé un instant !

Un rapide passage par le bar dont le bénéfice est destiné à une association qui œuvre pour Haïti non pas depuis le récent séisme mais depuis déjà de nombreuses années et il est déjà temps de retrouver nos amis toulousains sur le coin de la scène, prêts à venir en découdre avec des compositions dont ils ont le secret mais aussi avec quelques standards judicieusement choisis … La salle tarde à se rasseoir et comme c’est Haïti qui en est le grand gagnant, on tolère côté groupe et côté organisation ce petit débordement avec un très large sourire ! L’intensité des lumières décline lentement, on présente succinctement Awek … Let’s go les gars, « It’s Rollin » !

Entré directement dans le grand bain à remous, le quartet de la Ville Rose ne va pas perdre de temps en fioritures car si le set de ce soir est prévu pour ne durer tout au plus que quatre vingt dix minutes, Bernard Sellam et ses sbires sont bien décidés à nous en donner un maximum, histoire de bien nous rappeler que ce n’est pas par hasard qu’ils se sont retrouvés en finale de l’International Blues Challenge de Memphis ou encore sur la scène du dernier Cognac Blues Passions en compagnie du grand B.B. King ! L’heure est au blues et au swing et c’est en invitant d’entrée de jeu une « Big Leg Woman » qu’Awek va donner le ton d’une deuxième partie de soirée encore plus explosive que la première. Un faux départ pour cause de larsen et nous voilà rapidement propulsés dans un set ponctué de fort belles pièces comme « Hush Your Mouth » mais aussi « Early In The Morning »  emprunté à Sonny Boy Williamson sur lequel le combo démontre que s’il sait jouer avec le groove, il sait au moins aussi bien le faire avec des titres plus calmes et intimistes …

L’heure est à la fête et la section rythmique où l’on retrouve l’inénarrable Olivier Trebel à la batterie et le discret Joël Ferron à la basse ne manque pas de nous offrir un tapis confortable sur lequel le charismatique frontman et son complice harmoniciste Stéphane Bertolino n’ont plus qu’à se poser, laissant parler le talent chacun leur tour, le premier avec un jeu de guitare riche et une voix racée et le second avec de grandes goulées d’harmo pleines de sensualité ! Si Awek charme une fois encore ce soir, c’est à force de travail mais aussi d’expérience puisque qu’il y a plus de quinze ans maintenant que le groupe donne une petite centaine de concerts chaque année. Bien en place, les « Play With Me », « I Move Along », « Magic Night » et autres « Kiki » vont venir mettre le feu dans une Salle des Fêtes copieusement garnie et après une rapide sortie de scène à la fin de « In My Kitchen », c’est une doublette faite de « Let’s Rock » et du « She Moves Me » de Johnny Guitar Watson qui servira de rappel avant que tout le monde ne se retrouve vers le fond de la salle où le groupe dédicacera son tout nouveau CD après le concert !

Minuit sonne sur le Quai Voltaire et déjà nous prenons congé d’une équipe d’organisation qui peut être légitimement contente du coup d’envoi donné à cette huitième édition d’un festival qui promet encore de belles soirées pleines de diversité puisque se succèderont jusqu’au 11 avril prochain des soirées dédiées aux polyphonies corses, à la Garde Républicaine, à la mandoline, aux cuivres, au jazz ou encore à l’opéra … On ne pourra donc aucunement taxer les Alpicois d’un quelconque sectarisme en matière de culture !

Fred Delforge – mars 2010