samedi, 10 avril 2010
Raw Power - Legacy Edition
(Legacy – Columbia – Sony Music – 2010)
Durée 33’50 + 68’36 + 42’15 – 8 + 11 + 10 Titres
http://www.iggyandthestoogesmusic.com/
http://www.myspace.com/iggyandthestooges
 The Stooges est sans le moindre doute le groupe qui aura été le plus détesté de son époque avant de devenir un des plus adulés suite à sa séparation … Il faut avouer qu’entre sa création en 1967 par Iggy Pop et sa dissolution sept ans plus tard, le combo des frères Ron et Scott Asherton respectivement à la guitare et à la batterie et de Dave Alexander à la basse n’aura jamais manqué de défrayer la chronique à force de scandales et de secouer le monde de la musique avec ce qui, il faut bien le reconnaître, restera à jamais inscrit comme les racines les plus profondes du punk rock et du rock garage. Un premier effort éponyme en 1969 et un second l’année d’après suffiront aux Stooges à se faire virer avec pertes et fracas par les décideurs d’Elektra qui leur reprochaient un manque évident de constance et il faudra tout le talent et le côté visionnaire d’un certain David Bowie, un des rares fans à l’époque, pour remettre tout ce petit monde en selle et l’emmener jusqu’à Londres où les Stooges enregistreront leur troisième opus avant de se dissoudre eux-même dans un mélange d’alcool et d’excès en tous genres … S’en suivra un vide de près de trente années durant lesquelles le public prendra enfin conscience de la grandeur de ce groupe, une grandeur souvent masquée par sa propre décadence ! A l’heure où Iggy And The Stooges sont encore et toujours sur la route, Legacy a enfin fouillé dans ses fonds de tiroirs pour en sortir de véritables trésors … Il était temps !
Déclinée en deux versions, une première standard et une autre deluxe, cette réédition qui en fait est bien plus que cela nous réserve son lot de surprises avec bien entendu l’opus original « Raw Power » posé en tête de gondole, les guitares de James Williamson étant à l’époque venues rejoindre la section rythmique des frangins Asherton et la voix si caractéristique du grand Iggy. Remasterisé pour l’occasion à partir des bandes originales, le troisième effort des Stooges y retrouve sa forme et sa couleur d’origine, son côté fabuleusement old school que seuls ceux qui n’avaient pas fini d’user leur vieux vinyle d’époque pouvaient encore déguster … Plus savoureuse encore est la deuxième rondelle puisque l’on y retrouve les Stooges en live, au club Richards d’Atlanta où ils jouaient pour plusieurs soirs en octobre 1973, grâce à des bandes longtemps oubliées de manière plus ou moins volontaire par des producteurs auxquels le côté novateur du groupe faisait encore terriblement peur … Reprenant quelques titres de « Raw Power », le quartet qui était déjà passé à autre chose y va également de quelques tentatives live de morceaux pas encore couchés sur des bandes comme « Head On » ou « Cock In My Pocket » et c’est par deux bonus dont justement ce même « Head On » mis en boite durant une session de répétitions et enfin la jam studio « Doojiman » que la rondelle baptisée « Georgia Peaches » sur laquelle on entend le pianiste Scott Thurston trouve son terme après plus d’une heure de bonnes vibrations.
Réservée aux possesseurs de la version deluxe uniquement disponible sur http://www.iggyandthestoogesmusic.com/, la troisième rondelle, « Rarities, Outtakes & Alternates From The Raw Power Era », sur laquelle sont couchés huit titres dont cinq totalement inédits est forcément le collector ultime que tout fan des Stooges se doit de découvrir d’urgence s’il ne veut pas rester à tout jamais frustré ! On y trouve diverses chutes de studio dont « Hey Peter » ou encore « I’m Hungry » qui deviendra par la suite « Penetration » mais aussi des versions explosives de « Gimme Danger » et « Your Pretty Face Is Going To Hell » et bien évidemment des classiques comme « I Got A Right » et « I’m Sick Of You », de quoi emballer tout le monde en quelque sorte … Et comme si l’affaire n’était pas suffisante pour motiver les foules, c’est accompagné d’un livre d’une cinquantaine de pages, d’un DVD de trente minutes, « The Making Of Raw Power », et, last but not least, d’un repressage à l’identique du 45-Tours japonais « Raw Power / Search And Destroy » que les trois tartines sont livrées ! De quoi motiver Iggy Pop lui-même qui s’avoue enchanté de cette remise sur le devant de la scène d’un album qui lui a toujours été cher et qui affirme être prêt à tout faire pour le défendre au mieux en live. Ca tombe à point nommé puisque les Stooges s’apprêtent à traverser l’hexagone à plusieurs reprises jusqu’à l’été pour nous proposer un rock qui, plus de quarante ans après sa création, n’a jamais vraiment été égalé en terme de folie et d’intensité ! Avis aux amateurs …
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