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IDAN RAICHEL PROJECT pdf print E-mail
Ecrit par Bertrand Renotte  
mercredi, 17 mars 2010
 

IDAN RAICHEL PROJECT

http://www.idanraichelproject.com/en
http://www.myspace.com/theidanraichelproject

Photo © Bartzi Goldblat

Zicazic : “Within my wall” est dans les bacs depuis environ un an désormais. Comment a-t-il été reçu en Israël ? A l’international ?

Idan Raichel : C’est notre troisième album en Israël et second au niveau international. Pour nous le challenge était de pouvoir continuer à évoluer avec le projet, d’avoir de nombreux chanteurs mais également de pouvoir ouvrir les collaborations à des artistes du Monde entier. Ainsi nous avons sur l’album des intervenants du Rwanda, de Colombie, du Cap Vert. Ce serait déplacé et faire preuve d’un manque de modestie que de parler de notre succès, mais nous sommes vraiment satisfaits des ventes de l’album et de l’exposition dont il a bénéficié.

Zicazic : Lorsque tu composes, as-tu déjà une idée de quel artiste interviendra sur l’album, ou cela ne vient qu’une fois le morceau achevé ?

Idan Raichel : Cela dépend, mais effectivement parfois j’ai déjà une idée : si ce sera une femme ou un homme au chant, âgé ou plus jeune, en hébreu ou dans une autre langue, en hébreu « natif » ou un hébreu avec un accent spécifique. Mais dans tous les cas je garde une oreille ouverte à toutes les options possibles, parce qu’une fois en studio les choses peuvent encore changer par rapport à ce que j’avais initialement à l’esprit.

Zicazic : Justement comment choisis-tu une langue plutôt qu’une autre pour une chanson ?

Idan Raichel : Par exemple, tu as des blagues qui vont fonctionner en français, mais qui en hébreu ne marcheraient pas, et bien c’est un peu le même principe. Pour tel ou tel titre je vais sentir quelle langue est adaptée pour que ca fonctionne, que ça le fasse. Et parfois t’apportera une sorte de « couleur » qui pourra amener l’auditeur là où on le souhaite, par exemple en Amérique du Sud ou encore en Afrique.

Zicazic : Il y a donc des contributeurs du Monde entier sur les albums du Project. Il y a-t-il des artistes français avec lesquels tu aimerais travailler ?

Idan Raichel : Oui. J’aimerais pouvoir travailler avec un artiste qui pourrait coécrire avec moi ou chanter. Si certains sont tentés, ils peuvent sans soucis nous envoyer via notre site web des liens vers leurs compositions. Je serais plus qu’heureux de pouvoir les écouter. Un peu dans le même ordre d’idées par le passé j’ai travaillé avec le grand Adama Yalomba (NDLR : artiste malien), vous devriez écouter ce qu’il fait !

Zicazic : Tes paroles sont porteuses d’un message de paix. Penses-tu que tu écrirais de la même façon si tu ne venais pas d’une région dans le Monde qui a justement tant besoin d’amour et de paix ?

Idan Raichel : C’est difficile à savoir … Israël est en moi, dans mon sang, dans ma peau et je ne peux me voir différemment.

Zicazic : Tu évites d’aborder la politique dans tes chansons mais est-ce que des politiques ont déjà cherché à te récupérer ?

Idan Raichel : Mes opinions politiques sont très fortes mais je suis le leader d’un groupe dans lequel les musiciens ont des vues politiques variées, qui vont de l’extrême gauche à l’extrême de la droite. Aussi mon point de vue personnel n’est pas important, parce qu’au final l’important est que nous arrivions à vivre en harmonie tous ensemble.

Zicazic : En 2006 vous avez fait un concert en Ethiopie. Les gens vous connaissaient déjà là bas avant que vous n’y alliez ?

Idan Raichel : Yes ! On passe régulièrement à la radio à Addis Abeba. C’est l’un de nos concerts inoubliables.

Zicazic : Votre musique est très riche mais vos concerts sont une expérience encore plus intense. Avez-vous pensé à sortir un DVD live ?

Idan Raichel : Pas un DVD mais effectivement je travaille sur l’assemblage d’un CD live qui comprendrait les meilleures interprétations de plusieurs concerts.

Zicazic : N’est-ce pas compliqué de reproduire en concert avec 10 musiciens ce qui a été composé avec de plus nombreux intervenants en studio ?

Idan Raichel : Nous faisons des choses différentes en studio de ce que nous faisons sur scène. On pourrait le comparer à la différence entre une histoire interprétée au théâtre et la même transposée au cinéma. Deux styles différents …J’ai travaillé avec environ 85 musiciens jusqu’à aujourd’hui, et les 10 qui m’accompagnent actuellement sur la route forment la meilleure équipe avec laquelle j’ai travaillée. Sur scène on avait commencé la tournée sous la forme d’un groupe acoustique plus réduit en nous produisant en Europe. Il me semble que parfois pour l’Europe le format acoustique soit plus adapté, il est plus artistique. C’est une expérience que nous avons répété en Amérique du Sud également. Nous sommes contents que par le biais du projet et de son évolution nous puissions amener dans le Monde entier la musique d’Israël telle que nous la voyons, et également d’inviter le Monde à découvrir Israël.

Zicazic : Comme tu le soulignes, beaucoup de personnes pensent que tu as le meilleur groupe actuellement.  As-tu déjà envisagé de transformer le projet en groupe « normal » ou as-tu ce besoin de pouvoir changer grâce au concept de projet ?

Idan Raichel : Non j’ai besoin de toujours changer de collaborateurs. Ca permet de renouveler l’énergie.

Zicazic : J’avais souligné dans ma chronique de votre dernier passage au Bataclan que j’étais persuadé que si vous n’étiez pas un groupe israélien, vous auriez pu remplir des salles encore plus grandes en France, et que celles-ci ne soient pas uniquement composées d’un public juif. Comment ressens-tu la difficulté pour un artiste israélien de pouvoir toucher un marché « grand public » ?

Idan Raichel : Je pense que cette possibilité de s’ouvrir à un public plus large dépend également des hits que nous avons localement. Je ne me sens pas comme un artiste juif mais comme un artiste israélien et nos principaux succès viennent d’Israël. Mais peut-être qu’une fois que nous aurons collaboré avec des artistes français, cela nous ouvrira plus de portes en France. En attendant nous espérons toujours pouvoir attirer le maximum d’audience possible qui s’intéresse à nous.

Zicazic : Justement, jusqu’ici, en France, vous vous étiez produits dans des événements sponsorisés par des organismes juifs. Au Bataclan, c’était la première fois que le projet se produisait sous son propre nom. Est-ce que tu sens qu’un cap a été franchi ?

Idan Raichel : Tout d’abord, nous sommes vraiment très heureux et honorés d’avoir pu jouer pour notre fanbase de la communauté israélienne ou juive. On a reçu un grand support de leur part et ils nous on donné la force et l’énergie de revenir à chaque fois. Mais je pense que le but pour nous, mais également pour les sponsors, est d’avoir des spectateurs hors de la communauté venir se joindre à nous, de nous connaître, notre culture, Israël, de pouvoir répondre aux questions, c’est une bonne réponse au racisme. Donc oui, c’est un objectif que d’avoir un public varié, de tous horizons, et je suis sûr que la communauté juive et israélienne en France nous aidera pour cela.

Zicazic : Justement dans l’optique de vous exposer à de nouveaux publics, avez-vous déjà envisagé de vous produire lors de festivals d’été en Europe ?

Idan Raichel : Tout à fait nous serions plus qu’intéressés de recevoir toutes invitations de festivals européens ! L’appel est lancé, vous pouvez nous contacter sur info@idanraichelproject.com

Zicazic : Une idée des ventes en France ?

Idan Raichel : Pas du tout. Mais j’espère qu’elles ne sont pas mauvaises, tout du moins dans la catégorie World Music

Zicazic : Déjà des projets pour revenir jouer en France ?

Idan Raichel : Bien entendu, c’est toujours un projet. Mais tout dépendra des promoteurs ou festivals qui, après quelques succès dans le passé, voudront de nouveau miser sur notre capacité à remplir de nouveau les salles.

Propos recueillis par Bertrand דן RENOTTE