mardi, 30 mars 2010 Brûle lentement (Voodoo Rhythm Records – 2009) Durée 33’25 – 13 Titres
http://www.myspace.com/mamarosin http://www.voodoorhythm.com
Ne pariez pas trop vite votre chemise sur leur origine car contre toute attente ce n’est pas de Louisiane mais bel et bien de Suisse que Mama Rosin est originaire. Porteur de la tradition des immigrants arrivés de France via le Canada, le trio s’est installé tout naturellement dans le Zydeco et a fait du créole sa langue principale, le cajun devenant pour sa part la couleur principale de la musique de ces Genevois. Robin Girod au banjo et à la guitare, Cyril Yeterian au melodeon et Xavier Bray à la batterie mélangent donc leurs influences mais aussi leurs voix depuis trois ans sur les routes et c’est en appuyant le mouvement avec un premier album paru à l’automne 2008 puis avec ce second effort enregistré un an plus tard que Mama Rosin s’est fait une réputation qui aujourd’hui les précède tant le public ne tarit plus d’éloges quant au côté festif mais aussi à l’énergie communicative et au métissage de sa musique. En attendant un troisième album annoncé pour la fin de l’année, on se replonge un moment dans le précédent dont le côté sauvage n’est pas pour nous déplaire !
Ils ont su conserver l’énergie et la spontanéité du live et lui conjuguer la folie du rock pour que cet album apparaisse au su et au vu de tous comme l’exception musicale ultime, comme un ouvrage qui ne répond absolument pas aux critères rigides du marché contemporain mais qui au contraire garde en lui toute l’authenticité de quelques tranches de vie fabuleusement irrésistibles. L’accordéon qui couine parfois plus que de raison, le banjo qui résonne à n’en plus finir, les voix tantôt sous-mixées, tantôt sur-mixées, les pains qui se multiplient sur les intros ou sur les breaks, voilà un album qui ne se cache pas derrière des tonnes de moyens techniques pour se rendre séduisant mais qui s’efforce au contraire d’être tranché au plus proche de l’os pour garder tout le goût et tout le jus d’une musique populaire et rurale. Avec un humour omniprésent mais aussi avec des accents plus touchants, Mama Rosin nous invite à un grand bal où les odeurs de jambalaya se font de plus en plus présentes au fur et à mesure que l’on avance dans le contenu l’ouvrage, le « Two-step de l’haricot », la « Valse des beaux-frères », les « Blues d’Amédé » et la « Johnny Dance » se révélant être autant de bonnes raisons de se plonger dans une fête conviviale ou Zydeco et Cajun Créole sont les deux principales raisons d’êtres mais où des couleurs venues de Johnny Cash, de Led Zeppelin ou du Velvet Underground transparaissent parfois de manière plus ou moins discrète. Que ce soit avec « Honky Tonky tout le temps » ou avec « Le pistolet », Mama Rosin est de toute façon bien décidé à laisser le bon temps rouler … Et on ne va pas s’en plaindre !
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