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DIABEL CISSOKHO / RAMON GOOSE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 27 mars 2010
 

Mansana Blues
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2010)
Durée 52’52 – 11 Titres

http://www.diabelandramon.com
http://www.myspace.com/diabelandramon
http://www.bluesweb.com

Le premier est Sénégalais, chanteur et joueur de kora, et fait indiscutablement partie des jeunes maîtres du blues africain … Le second est Anglais, guitariste, et a contribué à la création du nu-blues, un genre qui a fait figure de révolution de palais à l’époque où les machines se sont invitées dans une musique séculaire que certains pensaient ou espéraient immuable ! Diabel Cissoko et Ramon Goose n’avaient donc que très peu de raisons de se rencontrer et encore moins de penser à créer un album en commun, c’était sans compter sur les envies de nouveauté et d’inédit de l’un et de l’autre, grands défricheurs de nouvelles sonorités devant l’éternel qui ont souhaité emboîter le pas à ceux qui avant eux avaient déjà eu l’idée de mélanger les cultures et d’aider les différentes racines du blues à donner un fruit nouveau … Après Ry Cooder et Ali Farka Touré, après Taj Mahal et Toumani Diabaté et même après Martin Scorsese qui retraçait en images la route imaginaire « Du Mali au Mississippi », ce sont ces deux artistes aux talents individuels incommensurables qui créent une nouvelle alchimie, sorte d’union sacrée entre les blues mais aussi entre les hommes !

On a du mal à imaginer que ce jeune blondinet au sourire immuable soit une véritable mine d’or tant au niveau d’un jeu de guitare très pointu qu’à celui d’une véritable culture blues qu’il a accumulé au contact des plus grands artistes, de Pee Wee Ellis à Eric Bibb en passant entre autres par Chris Thomas King, et pourtant Ramon Goose est bel et bien cet obus du blues qui, comme on le disait il y a bien longtemps, ne tombe jamais deux fois au même endroit … Sa quête permanente de changement et de nouveauté l’a conduit cette fois à découvrir, à étudier et à travailler autour de l’Afrique, le projet de dédier un ouvrage au continent noir le remuant intérieurement de plus en plus au fil des années et trouvant enfin son véritable visage lors de la rencontre avec Diabel Cissokho, celui qui avec sa voix chaude et colorée mais aussi avec les vingt et une cordes de sa kora ou encore avec celles de son n’goni serait capable d’établir au mieux un dialogue plein de sensualité avec son jeu de guitare et son art très précis du slide. Rejoints par une basse ou une contrebasse, par une batterie et parfois par quelques percussions, les deux complices ont construit une œuvre à partir de quelques compos individuelles mais aussi de nombre de pièces crées collégialement dans le cadre de cette collaboration, des morceaux où c’est le plus souvent Diabel qui chante seul, que ce soit en Mandingue ou en Wolof, mais où Ramon l’accompagne parfois dans un Anglais qui lui aussi sait se teinter pour l’occasion d’exotisme. Séduisant de bout en bout, « Mansana Blues » saute, danse, joue et pleure au gré de ses « Dioungo » et de ses « Talibe », de ses « Abaraka » et « Papa », les cordes pincées deviennent très vite les meilleurs amies des cordes glissées et le final épileptique « Deep Blue Sea » au résonateur n’est qu’une raison de plus d’y retourner directement ! Un des tous meilleurs albums de blues world de l’année, voire même de la décennie …