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PETER NATHANSON pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 17 mars 2010
 

A drinking man’s friend
(Witch Music – Mosaic Music Distribution – 2010) 
Durée 51’24 – 14 Titres

Best of Peter Nathanson
(Witch Music – Mosaic Music Distribution – 2010) 
Durée 77’07 – 16 Titres

http://www.myspace.com/peternathanson
http://www.myspace.com/witchmusick

Mon premier débite des stères à grand renfort des riffs qu’il tire de ses Fender, mon second égrène délicatement ses arpèges sur des guitares acoustiques et mon tout tient dans un seul et même musicien qui possède en prime une voix particulièrement attachante, Peter Nathanson ! Débarqué de la scène de Boston avec un son à la fois authentique et moderne, le guitariste a fait comme pas mal de ses compatriotes avant lui en élisant domicile à Paris pour inonder la capitale des blues qu’il a appris au contact des Robben Ford et autres Steve Lukhater et si ses premières années de pratique de l’instrument l’ont conduit à s’essayer à imiter Jimi Hendrix et Jeff Beck, c’est vers un blues plus traditionnel qu’il s’est ensuite tourné, devenant professeur de musique en même temps que musicien professionnel et enseignant au prestigieux Music Academy International sans pour autant oublier d’enregistrer ses propres ouvrages, le cinquième et dernier en date, le live « Urban Blues », remontant tout de même à 2007. A l’heure de marquer une nouvelle étape de sa carrière, Peter Nathanson a formulé le souhait de proposer non pas un mais bel et bien deux albums aussi différents que complémentaires.

On connaissait et appréciait Peter Nathanson dans son rôle de bluesman électrique, c’est un autre Peter qui se dévoile aujourd’hui à nous, plus délicat dans son jeu et en dans sa voix et pourtant toujours aussi empreint des musiques blues venues des Etats Unis … Partagé entre ses propres mélodies bien bluesy et des covers parfois un peu téléphonées, l’artiste s’essaie pour une fois en solo, laissant parler le feeling mais aussi le talent sur une volée de titres servie en acoustique dans laquelle les versants roots et les versants folks viennent mettre des accents très particuliers sur des blues pleins de charme comme « Amigos Por Siempre », « Sorry Balladeer » ou « You Can Go Away », « A Drinking Man’s Fiend » n’oubliant ni les vieux bluesmen de légende en empruntant « Come On In My Kitchen » à Robert Johnson, ni même le flower power en se payant une relecture épatante du « Whiter Shade Of Pale » de Procol Harum. Dans un exercice qui ne trompe pas, avec simplement une guitare et une voix, Peter Nathanson parvient à donner le meilleur de lui-même pour proposer au bout du compte un ouvrage un peu en marge de sa discographie traditionnelle tout en lui offrant un enregistrement et un mixage soignés effectués par son vieux pote Rodolphe Perroquin de Larodprod.

Difficile de quitter Peter Nathanson sans se retourner avec une pointe de nostalgie sur des albums qui ont marqué non seulement le parcours de l’artiste mais plus généralement le blues dans son ensemble. D’une quinzaine d’année de musique sous son propre nom, le guitariste et chanteur a décidé de ne garder que seize pièces pour les mettre sur un « Best Of » dont près de la moitié est occupée par des extraits d’un album injustement méconnu, « Riviera Rose », qui a marqué la fin de son aventure avec le label XIII Bis Records. Une impasse totale sur « Blues Calling », premier effort sorti en 1994 sur un label germanique, nous transporte directement vers 1998 et « Under The Acid Sky » dont on retrouve trois extraits, puis vers « Houdoo Guru » sorti quatre ans plus tard, et c’est déjà un Peter Nathanson changeant mais droit dans ses bottes qui nous fait le coup des blues pleins de guitares mais aussi des blues saupoudrés de cuivres, d’harmonicas ou encore de claviers et d’orgues … Une (re)découverte de pièces épatantes comme « You’re Burning Me Up », « Doreen », « Blues For You » ou « You’re My Baby » finissent de nous faire regretter de ne pas avoir droit à l’intégralité du déjà évoqué « Riviera Rose » et c’est non sans en être passé par une cover de Robert Johnson, « Walking Blues », seul et unique extrait de l’excellentissime « Urban Blues », que ce bluesman unique qu’est Peter Nathanson prend congé du public en lui livrant un résumé plutôt significatif et entièrement remasterisé de son œuvre. Celui qui connaît déjà tout de cet artiste parmi les meilleurs de sa génération se contentera du très séduisant « A Drinking Man’s Friend », les autres se rueront bien évidemment sur une paire d’ouvrages particulièrement bien sentie … Chapeau Peter !