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JULIEN JACOB pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 18 mars 2010
 

Sel
(Simbala – Volvox Music – 2010)
Durée 38’35 – 11 Titres

http://www.julienjacob.com
http://www.myspace.com/julienjacob

Il est né au Dahomey de parents Antillais mais c’est en quittant très vite l’Afrique pour rejoindre le Sud de la France que Julien Jacob viendra se former au contact d’une culture différente, s’y laissant charmer par la musique et en particulier par les vieux disques de jazz et de musiques noires américaines de son père. Chanteur de rock à un an de sa majorité, le jeune homme abandonnera bientôt son groupe et commencera à composer sa propre musique, faisant quelques rencontres marquantes comme celle de David Bowie ou de Fela … Parti s’installer en Bretagne en 1995, Julien Jacob y écrira son premier livre et y publiera son premier maxi, usant du Français pour le volet écrit mais inventant sa propre langue pour la chanson et y gagnant au passage une certaine originalité. Trois albums plus tard, la formule est rodée et le style se réaffirme à chaque fois, tendant au fur et à mesure que sortiront « Shanti » (2000), « Cotonou » (2005) et « Barham » (2008) à être de plus en plus dépouillé mais aussi de plus en plus spontané. C’est en nous offrant aujourd’hui le « Sel » que l’artiste nous accueille en toute humilité … 

C’est directement à l’essence même de la vie que va Julien Jacob avec ce nouvel effort, lui donnant comme nom celui d’un des composants indispensables de notre existence et l’aidant à voyager au plus profond de nous en le dosant avec beaucoup d’ingéniosité. Ronronnement incessant des instruments et de la voix, les onze titres nous emmènent très loin jusque dans un voyage à la fois humain et paysager, les visions qui s’en dégagent se faisant tour à tour chaudes et rassurantes comme une rencontre ou au contraire brûlantes et déstabilisantes comme la découverte d’un nouveau lieu pas forcément indiqué sur la carte. Guitares et percussions apportent une délicatesse acoustique tandis qu’à leurs côtés apparaissent des instruments parasites, emprunts spontanés au quotidien comme par exemple le frottement d’un balai ou encore le bruit des pas sur le gravier, la réunion de tous finissant par faire de « Sel », « Ylangmo », « Degherr » ou « Wourla » autant de tableaux très épurés, un peu comme s’ils se limitaient à quelques coups de pinceaux épars mais très marquants et disposés spontanément sur une toile qui en devient encore plus réussie tant elle est naturelle. Une demi-chanson en Français, histoire de rendre hommage à une langue chère à l’auteur qui n’est pourtant jamais utilisée d’habitude dans ses chansons et nous voilà au bout de la route avec un album fabuleusement inclassable, à la fois folk et world, acoustique et roots … Superbe !