jeudi, 25 février 2010
Unarmed
(Steamhammer – SPV – Sony Music – 2010)
Durée 59’11 – 11 Titres
http://www.helloween.org
http://www.myspace.com/helloween
 Un quart de siècle passé au service d’un metal à la fois puissant et véloce aura conduit Helloween sur tout ce que le monde compte de belles places où jouer de la musique et c’est avec toujours la même envie que la citrouille la plus connue des hordes chevelues arpente les routes du rock, quand bien même de sa formation originelle ne restent plus aujourd’hui que le guitariste Michael Weikath et le bassiste Marcus Grosskopf, les emblématiques Kai Hansen et Michael Kiske qui avaient fait partie de la légende des deux « Keeper Of The Seven Keys » ayant jeté l’éponge depuis belle lurette ! Après avoir usé quelques pointures comme le guitariste Roland Grapow et les batteurs Uli Kusch et Mikkey Dee, le quintet germanique revient avec Andi Denis, indécollable du micro depuis une quinzaine d’années, et avec un voisin helvétique, Dani Löble, installé derrière les toms depuis maintenant une demi-décennie … A l’heure où l’on était très largement en droit d’espérer un nouvel effort des Allemands, ces derniers reviennent avec un best of, mais pas n’importe quel best of puisque cet « Unarmed » nous présente des relectures complètement réenregistrées et au moins autant réarrangées ! De quoi en surprendre plus d’un …
J’en vois déjà quelques-uns qui se prennent pour les ultimes défenseurs d’un temple metal s’offusquer vertement de cette nouvelle sortie qui, il faut bien leur accorder, n’a plus grand chose voire carrément plus rien à voir avec les pièces originales et métalliques de la citrouille d’antan … C’est bien connu, quand on lui montre la lune, l’imbécile regarde le doigt et « Unarmed » ne manquera pas une fois encore de déclencher son lot de remous du genre « Helloween c’était mieux avant » ou encore « mais que vient foutre cet orchestre symphonique sur des chansons composées pour du speed mélodique ». Alors d’accord, on vous l’accorde, « Dr. Stein » a quelque peu avalé son stéthoscope et se retrouve à sonner un tantinet fanfare et trompettes, certains des titres réarrangés à la sauce acoustique, folk ou même beaucoup plus pop ont de quoi faire sourire, voire carrément grimacer, on pense par exemple à « Eagle Fly Free », « Perfect Gentleman » ou même « I Want It Out » … Mais que dire alors de l’idée astucieuse de créer une « Keeper’s Triliogy » de plus d’un quart d’heure en partant de « Halloween », « Keeper Of The Seven Keys » et « The King For A Thousand Years » ? Ce qui importe dans le cas de « Unarmed », c’est avant toute autre chose l’envie qu’a eue Helloween de prendre un risque, de se mettre en danger face à ses fans historiques, l’envie légitime de se sortir les doigts du cul et d’en dresser un bien tendu à l’attention de ses détracteurs en criant haut et fort qu’il y a une vie après des albums de la trempe d’un « Walls Of Jericho » ou des deux « Keepers … ». Alors bien entendu, il y a ceux qui déverseront une fois encore leur haine sur Helloween, les aigris, les fâcheux, ceux là même qui criaient au scandale quand Queen a accouché d’un « Another One Bites The Dust » ou d’un « Radio Ga Ga » et qui aujourd’hui ne tarissent plus d’éloges à leur égard … S’il est évident que ce n’est pas l’album qui restera gravé pour l’éternité au sommet de la discographie du groupe, si l’on est en droit d’être plus ou moins déçu de la manière dont ont été réarrangés certains des morceaux, il faut quand même garder à l’esprit que tout groupe a le droit inaliénable de choisir la voie qui lui plait à un instant donné, quand bien même il se planterait totalement en la suivant ! Après tout, il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas, le souci majeur, c’est que ce sont souvent ceux là qui la ramènent …
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