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GABRIEL LOPEZ pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 24 février 2010
 

Rumor Libertaria
(Autoproduction – 2010) 
Durée 53’07 – 15 Titres

http://www.myspace.com/rumorlibertaria1

Enfant de l’exil espagnol, Gabriel Lopez est toujours resté au plus profond de lui un rebelle, un poète libertaire qui non seulement porte en lui mais aussi panse en musique nombre des blessures qu’ont encore les derniers rescapés du Franquisme … Né à Narbonne en 1949, le jeune Lopez deviendra guitariste et chanteur, partageant son existence entre les groupes sans réels lendemains et les orchestres de balloche et s’en allant jouer le samedi soir un répertoire où la variété se mélange, pour créer une certaine alchimie, avec les standards de Deep Purple ou encore de Led Zep, se retrouvant au bout du compte dans ce que l’on appelle la cour des grands où il travaillera pour Sardou avant de faire les premières parties de Johnny Hallyday. Rien n’est jamais éternel, c’est forcément vers ses premières amours que le musicien retournera après quelques années passées sous le feu des projecteurs, vingt années de musique alimentaire lui ayant donné une énorme envie de retourner à ses racines … « Rumor Libertaria » n’avait plus qu’à naître, c’était pourtant sans compter sur la crise du disques et les soutiens financiers qui forcément s’étiolent !    

Bravant vents et marrées, tourments divers et ondes négatives, Gabriel Lopez s’est pourtant attaché à la réalisation de cet album des plus séduisants, commençant par travailler seul dans son home studio puis s’en allant se promener dans la péninsule ibérique pour y trouver le gratin local qui l’accompagnera dans son projet, lui offrant nombre d’instruments capables de faire de cet album une pure merveille … Avant même les arrangements riches et variés, les mélodies fouillées où le flamenco et le picking mais aussi les riffs sont tour à tour à l’honneur, c’est un petit supplément d’âme que nous apporte « Rumor Libertaria », ne serait-ce que par son côté révolutionnaire dans lequel on sent autant les apports de la Corse que ceux du Pays Basque et bien évidemment ceux d’une Andalousie chère au cœur de l’artiste. Partie jusque dans des errances proches de la polyphonie, la voix de Gabriel Lopez parvient à se détacher de sa guitare et se laisse envahir de multiples trémolos pour mieux partager des sensations fortes avec l’auditeur, son timbre à la fois chaud et puissant collant à la perfection à des chansons d’une intensité évidente, des chansons que même les non hispaniques parviendront à assimiler pleinement tant leur contenu est clair et fort, des « Leyenda Negra », « La Muerte », « Exodo », « Detras El Horizonte », « Madrecita » ou encore « Passando La Frontera » n’ayant pas vraiment besoin d’une traduction pour être comprises de tous. Conscient qu’un artiste ne peut pas seulement être une machine à faire passer des messages, Gabriel Lopez s’attache en parallèle de ses textes forts à faire passer des sensations qui ne le sont pas moins et se retrouve installé tel un Léo Ferré, un Jean Ferrat ou plus proche de nous un Manu Chao le cul entre deux chaises, celle de l’engagement d’une part et celle de la beauté musicale de l’autre … Conjuguer les deux avec un tel brio n’est pas chose évidente pour le commun des mortels et Gabriel Lopez le fait pour sa part avec tellement de classe qu’il serait dommageable pour tout le monde que de telles œuvres restent plus longtemps dans un tiroir ! A bon entendeur …