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CAROLINA CHOCOLATE DROPS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 23 février 2010
 

Genuine negro jig
(Pinnacle Productions – Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2010) 
Durée 38’43 – 12 Titres

http://www.carolinachocolatedrops.com
http://www.myspace.com/carolinachocolatedrops
http://www.bluesweb.com

Si le plus âgé d’entre eux n’a pas encore atteint la trentaine, les trois jeunes musiciens noirs qui réunis forment les Carolina Chocolate Drops ont déjà en eux la fibre du succès mais aussi celle de l’humilité et de la reconnaissance puisque s’ils sont aujourd’hui signés dans le monde entier sur le label Nonesuch qui appartient au tout puissant Warner, ils ont toutefois tenu à rester fidèles à Dixiefrog pour ce qui est du marché français, le label à la grenouille ayant été le premier à leur faire confiance pour leur précédent effort … Forts d’un répertoire issu des black string-band de l’entre deux guerres qu’ils se sont réapproprié, Rhiannon Giddens, Justin Robinson et Dom Flemons ont connu un tel succès avec un style que tout le monde ou presque avait délaissé pour le côté miséreux de ses origines qu’ils n’ont plus un jour libre à leur agenda jusqu’en 2012 et c’est un nouvel opus produit par Joe Henry qu’ils nous proposent, en espérant qu’il comblera une fois encore leurs fans parmi lesquels on compte désormais Taj Mahal avec qui ils ont tourné récemment. Des adaptations originales et quelques compositions personnelles, bienvenue dans le Sud des Etats Unis, un endroit qui à l’époque avait tout de misérable … sauf la culture !

Un banjo et un violon, des percussions bricolées à base de vieilles bouteilles et autres bouts de bois, trois voix réunies ou même une seule qui lance ses incantations a-capela, les Carolina Chocolate Drops n’ont pas besoin de grand chose d’autre que leurs trois cœurs réunis, si ce n’est bien évidemment toute l’étendue de leur talent, pour nous offrir des morceaux où les touches mélancoliques ne sont souvent que la réponse naturelle aux plus grands moments de fête … Que le violon pleure ou qu’il hurle de joie, que les percussions évoquent les chaînes des esclaves ou la liesse de leurs tambours, jamais le trio ne manque son but, reprenant à son compte nombre de traditionnels réarrangés ou même des pièces empruntées à Etta Baker voire carrément à Tom Waits pour en arriver à nous proposer un voyage dans un temps qu’ils n’ont pas personnellement vécu mais qu’à force de recherche et d’écoute, ils sont parvenus à connaître mieux que quiconque. Il y a dans les Carolina Chocolate Drops une sorte de double personnalité avec d’une part un côté vieillot qui sied bien à leur musique et de l’autre un versant baba-cool qui colle à merveille à leur jeunesse et à leur fraîcheur de ton, les deux réunis nous emmenant vers de nouveaux enregistrements de « Trouble In Your Mind » et de « Cornbread And Butterbeans » mais aussi vers des pièces pleines d’originalité comme « Your Baby Ain’t Sweet Like Mine », « Snowden’s Jig (Genuine Negro Jig) », « Cindy Gal » ou encore « Reynadine » sur lequel Rhiannon Giddens fait littéralement des merveilles avec pour seul instrument sa voix ! En moins de quarante minutes, les Carolina Chocolate Drops parviennent à retourner jusqu’aux plus blasés à force d’énergie, de virtuosité et de talent, trois éléments dont la réunion force le respect et pousse à dire qu’il y a encore de très grandes choses à attendre de ces jeunes gens …