lundi, 15 mars 2010
Messager du mal
(Brennus Music – 2010)
Durée 52’20 – 11 Titres
http://thorgen.free.fr
http://www.myspace.com/thorgen2000
http://www.brennus-music.com
 A l’heure où le combo de l’Aisne s’apprête à fêter le douzième anniversaire de la rencontre de deux de ses membres fondateurs, Thorgen finit de mettre la dernière touche à un troisième effort, « Messager du mal », que ses fans attendent depuis maintenant cinq ans ! Victime comme nombre de ses congénères de multiples changements de line up, le temps n’ayant pas son pareil pour envoyer les gens vivre à l’autre bout du pays voire même du continent ou pour leur faire penser qu’ils seraient mieux ailleurs, Thorgen a pourtant su conserver la foi et surtout son noyau dur et c’est autour des deux guitares de Cyre et Marc et de la basse de Bernard que sont petit à petit venus se greffer le chant d’Yves, la batterie de Mike et, las but not least, le violon et les chœurs de Mélodie … Fils d’un metal mélodique fortement teinté des glorieuses eighties, le quintet s’efforce de sortir autant que faire se peut des sentiers trop bien battus en s’ouvrant quelque peu à l’occasion aux sonorités celtiques et en tapant parfois carrément vers un rock pas encore vraiment progressif mais déjà très progressiste …
Des textes qui en appellent à l’histoire d’une région à laquelle ils appartiennent mais aussi qu’ils revendiquent, une dose d’histoire, une autre de mysticisme, une dernière de bons sentiments, le tout se laissant diluer dans un chaudron porté à ébullition avec pour faire bonne mesure une part de lubricité, un poil de nostalgie et même un soupçon d’engagement, voilà de quoi se retrouver avec en poche onze chansons rock qui tiennent la route, des titres qui font parfois le grand écart entre ADX et Satan Jokers, entre Megadeth et Metallica, avec en prime des guitares toujours tendues comme des arcs qui inondent la platine d’autant de flèches rythmiques décochées avec une force jamais remise en question. La qualité de l’écriture, notamment quand Cyre se laisse aller à fouiller dans l’histoire de sa région, est un véritable plus pour le groupe, tout comme peut l’être l’apport du violon qui lui permet de se démarquer du reste de la production estampillée metal. Si tout n’est pas encore parfait, notamment au niveau d’un chant qui n’a pas encore tout à fait réussi à trouver le juste ton sur toutes les gammes employées, il n’en reste pas moins que l’on s’en approche à grands pas avec des titres variés comme « Le retour » et ses accents celtes très poussés, « L’instinct » typiquement hard rock frenchy, « Berger de Laon » très typé Maiden et « Stigmate » plus proche des couleurs de Metallica, « Un long chemin » et son délicieux cachet heavy ballade ou encore « Etat d’urgence » et « France » qui servent sur un plateau un engagement peut être un peu téléphoné mais tellement sincère que l’on ne peut qu’adhérer à la cause que défend Thorgen, celle d’un rock en français qui s’assume et qui refuse toute forme de concession ! Little Bob avait eu l’été dernier un coup de fil du diable, Thorgen a pour sa part enfanté un « Messager du mal » … Enfin !
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