samedi, 20 février 2010
Mes mots
(Hemiola Music – 2009)
Durée 35’54 – 10 Titres
http://www.murat-ozturk.com
http://www.myspace.com/muratozturk
 On le connaît avant tout dans un rôle de pianiste de jazz qui lui va comme un gant mais on oublie trop souvent que Murat Öztürk alias ÖZ a fait ses premières armes dans la chanson, lorsqu’il tenait la guitare et le micro dans ses premiers groupes ou qu’il composait pour divers artistes, un exercice auquel il se livre d’ailleurs toujours … Pour cet enfant d’un père turc et d’une mère italienne, la vie aura été faite de rencontres et si c’est indirectement Bill Evans, Oscar Peterson ou encore Keith Jarrett qui le pousseront à se mettre d’une part au piano et de l’autre au jazz, enregistrant dans le registre trois albums personnels fort bien accueillis, c’est Jean-Pascal Boffo qui finira par le convaincre de se mettre à la tache et de sortir cet ouvrage en forme d’ovni dans lequel il mélange la chanson française, le rock, le hip-hop et l’electro pour en arriver à quelque chose qui ressemble à s’y méprendre à ce qui pourrait sortir d’une jam session à laquelle participeraient Laurent Voulzy, Eminem, Daft Punk et Jimi Hendrix … Vous en doutez encore ? « Mes mots » en sont pourtant la preuve par l’exemple et ils auront tôt fait de vous convaincre …
C’est un grand bouillonnement d’influences qui se retrouve dans cet album aussi inattendu que séduisant, une sorte de brainstorming musical où tout ce qui serait sorti de l’esprit particulièrement ouvert de Murat Öztürk aurait été conservé puis petit à petit réarrangé sous le contrôle avisé de l’artiste lui-même mais aussi de l’expert es-réalisation qu’est Jean-Pascal Boffo. Invités à poser leurs notes dans celles d’ÖZ, on retrouve l’ex-Ange Hervé Rouyer à la batterie sur un titre tandis que David Baird chante pour sa part la partie anglaise de « Petite Abeille » et c’est en parfaite harmonie que le tandem Öztürk / Boffo assure tout le reste des instrumentations, le premier y allant de ses claviers, de ses guitares et d’un chant particulièrement délicat et inspiré tandis que le second s’essaie le temps venu avec une réelle réussite au sitar électrique. Les morceaux qui se suivent sans véritable logique apparente laissent se succéder diverses sensations qui deviennent après quelques écoutes totalement complémentaires et des très sensuels « Paris, Gare de l’Est », « Mon évidence » ou « Lucyna » aux modernistes « Anyone », « Quelqu’un » et « Papa » ou même à l’ethnique « Petite abeille », il y a dans « Mes mots » de quoi satisfaire un très large éventail de sensibilités tout en en éveillant au passage de nouvelles ! Un très bel album de plus à mettre au crédit du Studio Amper qui, à force d’en sortir, va rapidement devenir un must en terme de production !
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