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TRISTE SIRE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 14 février 2010
 

Le Prince Illusion
(Ariok Records – Wagram – 2010) 
Durée 49’16 – 10 Titres

http://www.tristesire.com
http://www.myspace.com/tristesire

Ces Lyonnais évoluent dans un registre où le rock se veut progressif et engagé et il y a maintenant une dizaine d’années que cela dure, ses deux membres fondateurs ayant eu l’envie de mettre leurs efforts en commun à force de se croiser dans les salles où leurs formations respectives se produisaient … Yohanan à la basse et au chant et Mike à la guitare et aux claviers vont s’attacher à développer un style où le look est aussi important que la musique, le premier insistant sur un coté androgyne auquel on se laisse prendre et sur une voix de contre ténor tandis que le second passe allègrement de l’un à l’autre de ses instruments en conservant toujours la même allure très gothique … Un premier maxi tapageur où Triste Sire passe du punk à une adaptation d’Erik Satie emmènera le trio sur des grosses dates militantes et sur les premières parties de The Cure et de The Rapture et c’est en confirmant avec un premier album en 2008 que Triste Sire, qui s’est entre temps fait remarquer par Jacques Higelin au Printemps de Bourges, atteindra petit à petit les trois centaines de concerts données aux quatre coins de l’hexagone mais aussi chez nos voisins proches. A l’heure de présenter son nouvel effort, la formation qui accueille depuis quelques temps Rudy à la batterie s’offre un Olympia en première partie d’Ange pour encore mieux faire avaler la pilule au public …

Les textes toujours très suggestifs et la voix particulièrement surprenante de Yohanan font de Triste Sire un groupe qui marche un ou deux pas à côté d’une mouvance rock parfois un peu trop stéréotypée et si le groupe fignole à chaque instant ses arrangements, il n’en oublie pas pour autant de commencer par façonner avec un soin extrême et de manière toujours très judicieuse une matière musicale pleine de charme, histoire d’être certain que ses chansons seront quoi qu’il advienne de belles réussites. Il y a en Triste Sire un petit je ne sais quoi qui fait que l’on tombe très vite sous le charme, un côté Indochine en moins superficiel que l’original, cette faculté de mettre côte à côte des instruments traditionnels comme le piano et des synthés délirants pour mieux surprendre tout en restant convaincant. Le côté volontairement malsain de certains titres est encore accentué par des variations vocales du plus bel effet et si l’on passe allègrement du sexe à la mort, des ténèbres à la clarté, c’est pour mieux accentuer une diversité de chaque instant qui se traduit par « Le poison doux », « Comme un crash », « Anémie, mon amour… » ou « Les amants tristes ». Au royaume du « Prince Illusion », Triste Sire fait figure de troubadour appelé non pas à chanter sa gloire mais plutôt à accentuer ses traits de caractère et par la même occasion ses travers. Pointilleux en studio, le groupe n’en est pas moins explosif à la scène et si le monde dans lequel il évolue peut sembler pour certains un peu décalé, voire même carrément impénétrable, celui qui sait se prêter au jeu de Triste Sire n’en ressort jamais déçu. Une grosse sensation à découvrir d’urgence !