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ANGE - LA 40ème RUGISSANTE à L'OLYMPIA (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 01 février 2010
 

ANGE – LA 40ème RUGISSANTE
L’OLYMPIA – PARIS (75)
Le 31 janvier 2010

http://www.angemusic.com/
http://www.updlm.com/
http://www.myspace.com/groupeange
http://www.tristesire.com/
http://www.myspace.com/tristesire

Remerciements : Ange, Jérémy, Bertrand, JC et 2DTour …

Après-midi dominicale angélique du côté du Boulevard des Capucines puisque sur les coups de 17 heures, une foule d’aficionados de tous âges se presse devant un Olympia qui affiche complet depuis déjà quelques temps …   En effet, Christian Decamps et sa bande ont décidé de fêter dignement quatre décennies d’Ange devant un public qui, forcément, a répondu présent à l’appel du groupe belfortain.

Le temps pour l’assistance de remplir la salle et pour nous de batailler ferme avec un service de sécurité qui une fois encore a décidé de gérer les photographes à sa manière et qui exceptionnellement et sous le poids de la production finira par céder et c’est Christian lui-même qui viens nous présenter un premier avant-goût de la soirée en la personne de Claudia, jeune artiste de seize ans qui, seule avec sa guitare, sa voix chaude et son trac, va venir nous en chanter quelques-unes dans la langue de Nirvana pour finir par nous livrer en acoustique mais avec une pêche folle un « Zombie » de derrière les fagots qu’elle a emprunté aux Cranberries et se faire acclamer comme il se doit par un Olympia tombé sous le charme.

Le temps de déplacer le micro de la demoiselle et d’installer celui de Triste Sire et c’est parti pour un seconde première partie de luxe qui va très vite faire monter la chaleur d’un cran dans une salle particulièrement réceptive. Parti lentement avec un premier titre saupoudré de claviers et chanté par Sire Yohanan, la basse nonchalamment rabattue dans le dos, le trio va très rapidement monter en puissance et nous servir un rock musclé teinté d’une part de psychédélisme et d’une autre de gothisme … Et force est de constater que ça fonctionne grâce au poids de la guitare de Sire Mike et de la batterie de Sire Rudy qui viennent soutenir une voix des plus convaincantes !
 
On en passe en compagnie de Triste Sire par des allusions à Eric Satie mais aussi par une reprise de Piaf, « Miséricorde », réarrangée dans une version gothique des plus surprenantes, puis c’est vers son album « Le Prince Illusion » que Yohanan et ses complices nous emmènent, en revisitant le tittle track avant de repartir vers celui de son prédécesseur, « Attache-moi », sorti en 2008. Avec un rendu très professionnel et une maturité musicale évidente qui fait plaisir à voir et à entendre, Triste Sire parviendra ce soir à décrocher un rappel qui, comme pour le premier morceau, commencera très délicatement pour se terminer cette fois en un déluge de sons. Triste Sire nous quitte au crépuscule d’un set rythmé et varié servi par un groupe qui a trouvé sa voie mais aussi son délire. Un ange passe … « L’Olympia vous offre un entracte de vingt minutes » 

Ange n’est pas un groupe comme les autres et il y a maintenant quarante ans que ça dure, et si Christian Decamps est le seul rescapé de la formation originelle, c’est en ayant toujours eu à cœur de créer une famille et non un groupe qu’il a su faire grandir ce que l’on peut considérer comme son bébé, celui qu’il avait eu un peu avant Tristan qui en fait désormais partie intégrante … C’est avec Jacques Brel que l’Ange nous convoque à sa table, revisitant « Ces gens là » pendant qu’en fond de scène Caroline, une valise à la main, tarde à venir s’installer. En place dès les premières notes du « Cimetière des Arlequins », le groupe tout entier ne va pas ménager son plaisir et nous emmener ce soir au-delà du rêve, dans un univers qui n’appartient qu’à lui, un monde où pour avancer il faut savoir de temps en temps mettre un pied dans la marge comme le dit si bien le fan club du mythe …

Formation à géométrie variable, Ange laisse une place de choix à Tristan, le fils prodigue, qui vient nous en pousser une en solo puis c’est le père tant adulé par les fans qui nous emmène « Sur la trace des fées » … L’instant se déguste, se savoure, et le Père Decamps affiche même un air très ému au début du morceau, touché par la réponse qui lui est faite par un Olympia qui exulte, qui jouit littéralement de la présence d’un groupe qu’il suit pour nombre des spectateurs depuis plusieurs décades, quatre même parfois …

Un accordéon saute dans les bras de patriarche et c’est en compagnie de Caroline que ce dernier devient « Fou », le délire se faisant de plus en plus attachant et se propageant même à la salle qui communie avec un duo attachant au possible, un duo plein de talent qui n’éclipse pourtant pas celui du reste de la troupe qui revient très vite, après avoir pu souffler un moment, pour nous raconter l’histoire du « Vieux de la montagne » ! Originalité supplémentaire, ce n’est pas Christian qui présente les musiciens mais eux-mêmes qui le font, avec parfois un peu de timidité pour Benoît peu habitué aux micros ou d’humour comme quand Hassan annonce qu’il est là pour respecter les quotas …

On continue avec les chansons d’Ange, des chansons parfois drôles et d’autres graves, parfois fines et d’autres grasses … Mais après tout, c’est aussi pour cela qu’on l’aime ce groupe qui a survécu aux modes, aux années, se renouvelant sans cesse et s’efforçant de mettre un nouveau coup de pied au cul de ses fans à chaque fois qu’il sort un nouvel album, s’attachant à toujours se poser là où l’on ne l’attendait pas et en sortant, contre toute attente, régulièrement gagnant ! Après tout, c’est peut être aussi parce que chacun des musiciens qui y évolue alimente la longue liste des « Enfants du hasard » …

C’est bientôt un « Capitaine cœur de miel » qui nous rejoint, bouteille de rhum à la main, casquette vissée sur le crâne et langue bien pendue débitant insanités en tous genres ou chansons enfantines, c’est à la demande et selon le sens du vent … Hassan continue à mettre le ton très haut, Tristan se roule au sol devant ses claviers, on est presque en train d’assister à un concert de hard rock tellement Ange est puissant ce soir ! Puissant et fin, comme à son habitude … Fin du premier acte !

Ange ne peut pas nous quitter comme ça est ce sont les gens d’Un Pied Dans La Marge qui l’attendent sur scène avec un bouquet et un gâteau d’anniversaire … Christian s’en amuse et accentue encore un peu le côté théâtral de son show ! On se souvient que le groupe vient de sortir un album, « Le bois travaille, même le dimanche », et Ange va nous en tailler deux morceaux avec un Christian qui chausse enfin la guitare pour devenir « Hors la loi » et nous parler ensuite de « L’œil et l’ouïe » pour mieux repartir vers « Les Fils de Mandrin » et nous offrir en final un époustouflant « Hymne à la vie » … Salut angélique, saut de l’Ange en direction des loges, la salle s’affole, et si on en restait là ? Il faudra l’attendre le retour de Christian Decamps, celui là même qui s’en ira en solo, mais avec nous, torcher le cul au firmament sur une « Ode à Emile » interprétée à la manière Bruel, par le public, histoire de ne pas trop se « Casser la voix ». Rideau, lumière …

Quelques retrouvailles backstage du côté du Bar Marylin, avec Nelson Montfort qui cette fois n’aura pas poussé la chansonnette, avec Ange pour quelques embrassades chaleureuses qui laissent augurer de nombreuses retrouvailles tout au long de cette « 40ème rugissante » dont ce n’était ce soir qu’une des premières répétitions générales … Un dernier salut angélique et c’est reparti vers d’autres aventures, histoire de retrouver la neige qui arrive de Normandie et qui nous tend les bras sur l’autoroute A13 … Sacré réchauffement climatique quand même, tiens, il faudrait peut être en faire une chanson ! Christian, si tu me lis …

Fred Delforge – février 2010