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SHAKE YOUR HIPS! au TRITON (93) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 24 janvier 2010
 

SHAKE YOUR HIPS !
LE TRITON – LES LILLAS (93)
Le 23 janvier 2010

http://www.shakeyourhips.fr/
http://www.myspace.com/shakeshakeyourhips

Une salle « parisienne » qui affiche complet depuis pratiquement le début des réservations malgré la concurrence XXL annoncée ce soir là, un public chaud comme la braise et une scène décorée à outrance à ses couleurs, il n’en fallait pas beaucoup plus pour que Shake Your Hips! mette les petits plats dans les grands cette nuit au Triton !

Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du Sud de l’Italie … et si l’accent majeur ce soir est bel et bien celui de Picardie, les Parisiens ne sont pas en reste, loin de là ! Il faut dire qu’un album de la trempe de « Blues Twins », ça méritait quand même une fête digne de ce nom … Une virée dans les loges pour s’alimenter un peu et constater que sur scène aussi il y aura du beau linge ce soir et sur les coups de 21 heures, il faut trouver sa place dans la salle pour shooter un concert qui va démarrer bille en tête.

Intro typiquement Shakienne envoyée par la meute sur « Swing Harp » et c’est parti pour une bonne soirée de blues et de rock’n’roll … S’il n’en manquait qu’un il serait celui là, Freddy Miller rejoint ses Shake pour jouer le « Blinking Idiot » mais attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai même pas pensé ! Derrière, ça ronronne comme un bon vieux V8 avec les frangins Ferrié à la rythmique, Olivier Raymond au colt à six coups et, last but not least, Jean Marc Hénaux en personne à l’harmonica. Un clavier traîne nonchalamment sur le coin de la scène, ça laisse présager de bonnes choses pour la suite mais pour l’instant, silence, on roule ! Et c’est là que l’on se dit quand même que Shake Your Hips!, c’est quand même pas de la roupie de sansonnet (ou du pipi de chat, c’est comme tu le sens) parce que ça a beau être des copains, c’est aussi et surtout un vrai talent ! Une voix à te retourner les tripes, une guitare à te déchirer les tympans et une rythmique à te trépaner le crâne et tout ça dosé avec tellement de soin que tu n’as même pas besoin des bouchons d’oreilles tellement c’est fin … Ces mecs là ont tout compris du blues on dirait ! Prenez juste « Stormy Monday », la marque de fabrique de Freddy Miller, on dirait presque que c’est lui qui l’a écrit tellement il se l’approprie … Magie de l’instant.

Mine de rien le concert avance à grands pas et après six titres, c’est Michel Carras qui s’installe derrière les claviers ! L’humilité même, un vrai grand du blues qui a trainé ses notes aux cotés des meilleurs, Luther Allison en tête, et qui se pose comme si de rien n’était aux côtés de ces « gamins » qui arrivent à chaque instant à le faire vibrer … Ca repart de plus belle et on en arrive à un moment privilégié, celui où Jean Marc Hénaux se dresse tel un coq fier et flamboyant derrière son micro pour saluer son maître, Nico Wayne Toussaint, en soufflant en son honneur un énorme « When The Bobcat Play » que ses petits camarades emmènent à un train d’enfer sur les routes encombrées du Triton !  Les Lillas n’ont jamais été aussi fleuris et ce n’est pas du virtuel, bien au contraire, même si ce monstre d’Olivier Raymond transperce le feuillage de son intro puissante et jouissive d’un « Computer Lover » qui est déjà devenu un des standards du groupe. Un petit tour de « The Other Piece Of Me » plus tard, c’est une pause salutaire pour tout le monde que nous offre le quintet francilien …

Juste le temps de fumer une bière, d’aller se soulager la vessie et de saluer les amis présents dans la salle, on ne les compte plus tant ils sont nombreux, et c’est déjà reparti après une vingtaine de minutes de break pour une seconde moitié de set encore plus dingue ! Il nous manquait le morceau référence des Shake, le génial « Caroline’s Smile » qui permet au groupe de se mettre une salle dans la poche et de gagner tous les tremplins de la terre … C’est désormais fait, et d’entrée de jeu en plus ! Suit un « Shake », tiens c’est original comme titre, il fallait y penser, qui laisse entendre que la seconde moitié du concert sera encore plus rock que la première, ce que la salle semble apprécier comme il se doit. On aperçoit au coin de la scène Pat Boudot Lamot qui chausse le bottleneck pour venir caresser quelques cordes en l’honneur d’une « Redbag Girl » qui n’attendait plus que lui pour montrer le bout de son sac à main et on reste en bonne compagnie avec « Mary Jane » qui clôt ce moment de délicatesse dédié naturellement à la gent féminine.

Retour de Michel Carras aux claviers pour un « Same Old Blues » que Pat Boudot Lamot accompagne lui aussi de ses notes et c’est un nouveau virage que nous proposent les Shake en invitant Bannish à venir jouer les jumeaux du blues aux côtés de Freddy Miller … Bon, je vous l’accorde, on voit tout de suite qu’il y en a un qui a plus profité que l’autre à l’heure de la tétée mais le « 8 O’Clock Blues » que ces deux là nous proposent à de quoi vous retourner en moins de deux ! C’est un pan de l’histoire de deux groupes amis qui se dresse devant le public, à ma gauche les Beep’s, à ma droite les Shake, de vrais « Blues Twins » et il n’y a pas qu’eux qui le disent en plus … « Zee » fait un clin d’œil à « Caroline » et Bannish s’en va rejoindre la loge juste un morceau avant ses potes qui nous servent un dernier « The End Of It » avant de nous quitter une première fois !

A voir les gens qui se promènent backstage, il y a de la jam dans l’air et il ne faudra qu’un « Lucky In Love » préliminaire pour que Shake Your Hips! se décide à la lancer avec un « Talk To Your Daughter » auquel se greffent pêle-mêle Jean Pierre Vimont et Pat Boudot Lamot aux guitares, Bako Mikaelian à l’harmo, Bannish au chant et bien entendu Michel Carras aux claviers … On devrait se quitter là mais Jean-Marc Hénaux en redemande et ça se prolonge encore un peu pour le plus grand plaisir d’un Triton qui exulte et qui se ruera bientôt sur les disques qui attendent de trouver platine à leur pied sur le coin du bar ! Fin de la soirée …

Un dernier salut dans les loges, une petite douceur pour étancher la soif et c’en est fini d’un concert de lancement comme on les aime ! Retour au parking souterrain, la vraie bonne idée dans ces quartiers où se garer est toujours un challenge, et nous voilà sur la route non pas de Memphis ni même de Penzac mais bel et bien sur l’A13 pour un retour dès potron minet vers la base. Une dernière pensée pour les Beep’s qui inaugureront leur « New Truck » sur les coups de quatre plombes du mat’ blues pour s’en aller tourner dans le Sud de la France, mais ça on en reparlera bientôt …      

Fred Delforge – janvier 2010