mercredi, 27 janvier 2010
Dear god, I hate myself
(Kill Rock Stars – 2010)
Durée **’** – 12 Titres
http://www.xiuxiu.org
http://www.myspace.com/xiuxiuforlife
 Le rock expérimental de Xiu Xiu n’en finit plus de donner naissance à des albums en s’appuyant non seulement sur le génie créatif de son géniteur, Jamie Stewart, mais aussi sur les multiples influences dont il témoigne plus ou moins discrètement à chacune de ses sorties. Adepte des associations d’harmonies et de dissonances, le duo où l’on trouve aujourd’hui Angela Seo au piano et aux machines n’en finit plus de chercher de nouveaux territoires à défricher et c’est une fois encore une véritable tornade sonore qui s’échappe de la platine dès que l’on presse la touche « play ». Entre post punk et electro futuriste, Xiu Xiu a fait le pari de ne pas faire de choix définitif et c’est à l’arrivée une œuvre complètement atypique et au moins aussi barrée qu’il nous livre, une création à la fois très humaine et insoutenablement sombre dans laquelle la mort flirte en permanence avec la vie, et vice versa …
Passer des machines les plus folles et des programmations les plus improbables à un simple banjo, il faut être sérieusement tordu pour oser le faire sur un seul et même album et c’est pourtant ce que le combo californien a choisi de nous imposer, nous emmenant d’un répertoire futuriste au possible jusque loin au fin fond des plaines du far west avec pour faire le trait d’union des emprunts spontanés à Joy Division ou encore aux Cure ! Ames sensibles s’abstenir, ce « Dear God, I Hate Myself » est un véritable plaidoyer en faveur de la folie humaine, une preuve tangible que quand la raison s’échappe d’un corps, cela ne l’empêche pas toujours de continuer à créer et surtout à rechercher des mouvements novateurs … Alors forcément, tout le monde ne goûtera pas avec la même ouverture à des « Gray Death », des « Apple for A Brain », des « Secret Motel », des « Cumberland Gap » ou des « Impossible Feeling » mais si une seule chose était appelée à rester de cet ouvrage pour le moins surprenant, ce serait sans doute cette capacité qu’à Xiu Xiu à outrepasser ses limites, cette façon totalement agaçante de regarder les gens droit dans les yeux et de leur faire comprendre que c’est eux qui ne comprennent pas et non celui qui s’exprime qui manque de clarté ! L’artwork confirme d’ailleurs cette première impression en s’inscrivant dans la même lignée … For fans only !
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