lundi, 01 février 2010 La chose (Sakifo Records – Wagram – 2010) Durée 35’26 – 11 Titres
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C’est Le Cri De La Mouche qui a servi de déclencheur à la carrière musicale de Camille Bazbaz et s’il a quelque peu mis de l’eau dans le vin très punk qu’il buvait à l’époque, l’artiste n’en reste pas moins un touche à tout de génie doublé d’un organiste pointilleux qui a aussi bien navigué dans le hip hop et dans le reggae que dans le blues et la soul. Salué pour les Bandes Originales des films de Pierre Salvadori mais aussi pour ses quatre albums personnels, pour ses participations à ceux de Sandrine Kiberlain et pour son travail aux côtés de Winston McAnuff, cet électron libre avide de musique aura été sur la plupart des bons coups possibles et imaginables avant de s’accorder un break et de rejoindre la Réunion où il prendra le temps de fignoler onze nouvelles chansons appelées à devenir le cinquième album de « La chose ». Vyriane Say à la basse, Christiane Prince à la batterie, Fabrice Colombani aux percussions, Jérôme Perez aux guitares et Yarol Poupaud aux commandes, il n’y avait rien de tel pour que ça fonctionne !
Camille Bazbaz, c’est l’anti-héros incarné, le bidouilleur mélomane attiré par les nouveaux sons tout en étant respectueux des conventions musicales, celui qui ose mettre un orgue à bon marché en opposition avec un rhodes pour porter au mieux des textes faussement naïfs, des textes pleins d’amour et d’humour, bourrés de seconds degrés et de rimes appelées à devenir cultes si tant est que l’on les saisisse à bon escient tant la manière de les chanter est elle aussi incongrue. Gourmand de la vie et de ses plaisirs, amoureux des recoins oubliés que compte encore notre planète, Bazbaz nous fait le coup de l’artiste qui s’essaie à la pop un tantinet acidulée, une musique simple d’apparence mais tellement travaillée qu’elle en finit par devenir spontanée, quand bien même elle n’aurait comme autre objectif que celui de nous donner en pâture avec une pointe de folk et une autre de reggae des « Insectes » ou des « Sirènes », des « Nanana… » ou des « Bisous » … S’il a parfois le blues, Camille sait en tirer profit en nous en faire des chansons splendides comme « Ma vie », un titre fort qui contraste admirablement avec d’autres plus légers en apparence comme « Touche à tout » et « Sait-elle ? » ou avec de véritables déclarations d’amour comme « C’est doux ». Avec un nouveau concentré de douceur et de sensualité, un mélange soigneusement dosé d’humour et de nostalgie et enfin une association où les couleurs chaudes rejoignent les odeurs délicates de vanille, Camille Bazbaz nous prépare un retour gagnant pour début mars 2010, un nouvel album humble qui s’éloigne tranquillement des majors d’autrefois pour débarquer en direct de l’Océan Indien sur le jeune label Sakifo Records … Le succès de « La chose » n’en sera que plus retentissant !
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