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SPIC pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 19 janvier 2010
 

Déclare la paix
(Autoproduction – 2010) 
Durée 47’19 – 13 Titres

http://www.myspace.com/spicmusic

Spic, c’est le résultat certes improbable mais tellement succulent de la rencontre du rap et du rock, un sextet né il y a plus d’une décennie sur les bases de la vieille amitié de deux musiciens qui se connaissaient depuis l’enfance, le guitariste Iso Diop alias Izotronik d’une part et le batteur Erik Massolin de l’autre … Pour ces deux pointures élevées au rap et habituées à fréquenter les studios aux côtés des artistes les plus renommés de l’hexagone, l’envie commune de regarder vers le rock naîtra pendant une collaboration avec Doc Gynéco et c’est en se trouvant autant d’atomes crochus pour Anthrax, Limp Bizkit et Korn que pour Snoop Dogg et Public Enemy qu’ils décideront de commencer à travailler, emmenant dans leur sillage rien de moins que Pascal Mulot à la basse, Bruno ‘‘Deck’’ Legoff aux machines et Supa Lexx au chant, sortant un premier album plutôt bien accueilli en 2001 et embarquant le chanteur Ange Andreani dans leur aventure à partir 2004. Après un long temps de gestation occupé à brûler les planches avec diverses formations, les six compères remettent le couvert et s’offrent aujourd’hui un album particulièrement soigné !

Spic fait figure d’ovni sur la scène actuelle et si son engagement est forcément omniprésent sur ce second effort, c’est avec beaucoup de discernement que le sextet s’attache à faire passer des messages toujours très positifs, même quand le groupe ne se laisse pas aller à parler des meilleurs aspects de la vie … La rythmique ne manque jamais de trouver le ton le plus juste quel que soit le chemin que le morceau emprunte et d’un big rock plein des guitares tranchantes d’Izotronik à un ragga, un R&B ou un rap plus teinté des samples de Deck, c’est avec beaucoup de savoir-faire que chacun travaille avec le même objectif, celui de mettre au point des arrangements toujours très justes pour que le résultat soit imparable. La dualité mais aussi la complémentarité des deux chanteurs donnent un cachet tout particulier aux morceaux et on passe dans une sorte de bouillonnement totalement imprévisible d’un « Besoin d’y croire » à « Mon cœur » sans rien oublier, ni les effets de micro bien dans l’air du temps, ni les soli de guitare tirés à quatre épingles, ni les scratches qui portent le tout sans volonté de jeunisme mais avec une réelle harmonie musicale. Si Spic a choisi de jouer une musique hybride, il n’en a pas pour autant renoncé à la simplicité et au côté immédiat de son art, lâchant sans trop se poser de question des textes où l’argot caresse souvent le langage soigné, où des titres comme « Ma paire de baskets » sonnent comme une réponse à « Résister », « Trop ghetto » ou « Damné ». Là où pas mal de groupes vomissent leur haine, Spic adopte une autre attitude et « Déclare la paix », persuadé au fond de lui que faire écouter du rap à des rockers n’est pas chose complètement impossible, et vice versa … Avec un album de ce calibre, on est prêt à parier que ça peut marcher !