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TAMIKREST pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 15 janvier 2010
 

Adagh
(Glitterhouse Records – Differ Ant – 2009) 
Durée 42’33 – 11 Titres

http://www.myspace.com/tamikrest

Dans la longue liste des groupes qui marchent dans le sillage de Tinariwen, Tamikrest n’est sans doute ni le premier ni le dernier mais c’est avec leur propre volonté de faire perdurer la culture touarègue en général et sa musique en particulier que ces jeunes gens installés du côté du Mali s’efforcent d’aller de l’avant, s’appuyant bien évidemment sur l’histoire de leur peuple et notamment sur la dernière rébellion de 2006 durant laquelle ils n’étaient encore que des enfants. Armés comme leurs modèles avoués de guitares, de micros et de percussions, les Tamikrest qui sont originaires d’Algérie, du Niger et du Mali peuvent s’adosser à la diversité de leurs sept membres pour obtenir une couleur à la fois très inspirée et très personnelle. Alors qu’ils n’ont pas atteint la trentaine, ces musiciens parmi les plus jeunes de l’Adrar des Ifoghas narrent leur quotidien avec un certain talent et apportent un peu de diversité à une musique déjà pleine de sensualité !

Il faut avoir enduré ce que les Touaregs vivent au quotidien pour pouvoir avec autant de légitimité chanter et jouer ce blues du désert, cette musique qui s’appuie sur la souffrance et la peine en s’efforçant pourtant de ne garder en point de mire que l’espoir, la joie, le versant le plus positif d’une existence qui ne l’est pourtant que très peu. Les origines guerrières s’estompent aujourd’hui quelque peu derrière une vague d’éducation qui pousse les locaux à œuvrer d’une manière différente pour leur survie et c’est entre autres en musique que l’on apporte au monde un témoignage pour l’éternité, un témoignage des promesses non tenues par les autorités et de la révolte qui s’en est suivi, un témoignage aussi de l’attachement d’un peuple pour une région, pour un mode de vie que les sédentaires ont toujours autant de mal à comprendre … L’amour, la beauté du désert, la crainte liée à l’évolution de notre société, l’éducation ou tout simplement la vie, ce sont tous ces thèmes forts qui se détachent de morceaux comme « Outamachek », « Tamiditin », « Tidite Tille » ou « Adounia Mahegagh », des morceaux installés entre tradition et modernisme qui réunis donnent naissance à un « Adagh » non pas idéalisé mais tout simplement humain ! Tamikrest dont la traduction signifie le nœud, l’union, est maintenant sur le point de remplir sa part de travail dans la démarche de tout un peuple qui n’aspire qu’à la paix, à la liberté et à la reconnaissance … Son passage sur les routes du monde mais aussi dans les platines aura une fois encore un rôle de révélateur qui combiné à celui des groupes qui l’ont précédé et qui lui succèderont finira par ouvrir des yeux et par marquer des esprits ! Si le temps n’effacera pas les souffrances, au moins aura t’il peut être la décence de ne pas en amener de nouvelles … Quoi qu’il en soit, la musique enregistrée et les témoignages qu’elle porte resteront écrits pour l’éternité !