samedi, 09 janvier 2010
Back to the roots with friends
(Crystal Blues Records – 2009)
Durée 62’48 – 14 Titres
http://www.ricklblues.com
http://www.myspace.com/ricklblues
 Né dans une famille où l’on a des valeurs fortes et où l’on s’y attache, Rick L. Blues est un artisan du blues doublé d’un ouvrier de l’instrument et si ses talents de chanteur sont au moins aussi remarquables que ceux de musicien, c’est avant toute chose pour son jeu d’harmonica qu’il est unanimement reconnu non seulement au Québec mais aussi en France où il fait malheureusement de trop rares apparitions. Elevé au jazz, ce multi-instrumentiste avéré se tournera naturellement vers le blues sans pour autant renier ces racines et après diverses prestations comme sideman de luxe, c’est sa propre formation qu’il formera en compagnie du guitariste Henri Breton qui l’accompagne encore aujourd’hui. D’albums en concerts, le duo deviendra trio puis quartet et fréquentera les plus grands noms de la scène internationale tels que Garou, Nanette Workman, Vic Vogel ou JJ Milteau, enregistrant pour le cinéma et jouant sur les scènes les prestigieuses, Festival International de Jazz de Montréal inclus. A l’heure d’enregistrer un nouvel album, Rick L. Blues qui peut s’appuyer sur son propre studio et son propre label pour obtenir le résultat escompté décidait une fois encore d’élargir sa recherche artistique en retournant jusqu’aux source du blues en compagnie de quelques amis … « Back To The Roots With Friends » !
Des amis, Rick L. Blues n’en manque pas justement, et non des moindres puisque outre son traditionnel complice qui s’accapare les guitares, banjos et autres lap steel, on le retrouve en compagnie de Cédric Dind Lavoie aux basses et Bruno Roy aux percussions, des invités prestigieux tels que Slim Wood, Benoît Leblanc, Eric Desranleau, J.D. Slim et Ivanohe Jolicoeur apportant pianos, banjos, percussions et autres trompettes au gré des pièces, toutes originales, qui font avant toute chose la part belle aux voix, que ce soit celle de l’harmoniciste lui-même ou encore celles de Katy Vachon, Anne-Marie Desjardins, Carolane Bordeleau ou Brigitte Charland. Débuté par un hommage aux esclaves, le splendide « Back To The Roots » qui permet à Rick L. Blues de purifier son âme de la même manière que ceux dont il s’inspire la purifiaient jadis, l’album nous met tout de suite dans le bain en nous imposant des harmonies vocales fouillées et des orchestrations majestueuses puis nous emmène jusque dans les moindres recoins où le blues, le gospel et le jazz ont puisé leur inspiration, passant sans crier gare de Chicago jusque dans les endroits les plus reculés du Mississippi et alternant grandes envolées lyriques pleines de sensualité et pièces plus terre à terre ayant pour seules composantes un banjo, un kazoo et une voix … On citera parmi les indispensables le morceau titre déjà évoqué mais aussi des pièces pleines de bonnes vibrations et d’émotions fortes comme « A Place To Be », « I Trusted You », « Love And Communication » ou « I Was Blind » avec quand même une autre mention d’excellence pour « No Christmas Gift » qui vous retourne littéralement l’esprit tant par le texte que par le ton employé dans le morceau. On se retournera encore une dernière fois sur l’instrumental « Mantes Blues » composé spécialement pour le dixième anniversaire de Blues sur Seine avant de se quitter sur un « Just Wanna Get My Treat » qui fait un clin d’œil plein de malice aux vieux transistors qui crachotaient un peu entre deux stations … Il y en a pour tout le monde dans ce quatrième volume des œuvres de Rick L. Blues, pour les fondus de jazz et pour les mordus de worksongs, pour les adeptes du gospel et les inconditionnels du blues et si l’on ne se pose jamais la question de savoir si c’est interprété en Anglais ou en Français, c’est tout simplement parce que ce sacré personnage passe de l’un à l’autre avec énormément de classe ! Superbement illustré par le dessinateur Nicolas Fillion, « Back To The Roots With Friends » est indiscutablement un album appelé à devenir culte, une œuvre sur laquelle on n’a aucun mal à resté ‘‘stické’’ tant elle regorge de blues ‘‘cochons’’ comme on dit dans La Belle Province …
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