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TRUST pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 21 décembre 2009
 

A L’Olympia
(Baladins Tours Productions – XIII Bis Records – 2009) 
Durée 71’05 + 63’32 – 13 + 11 Titres + 2 DVD – Durée 150’ + 85’ environ

http://www.trust.tm.fr
http://www.myspace.com/trustfr

Trois décennies de carrière méritaient bien un concert exceptionnel et c’est ce qui fut fait quand, trente ans jour pour jour après son premier passage à L’Olympia, Trust décidait d’y revenir pour célébrer la chose devant un public qui avait répondu présent comme un seul homme mais aussi devant une batterie de micros et surtout de caméras bien décidées à immortaliser l’instant … On aura beau dire, on aura beau faire, s’il est un exercice dans lequel le groupe mythique piloté de main de maître par les indéboulonnables Bernie Bonvoisin aux voix et par son acolyte guitariste Nono Krief excellent, c’est bien le live, un domaine qui se nourrit de toutes les petites imperfections naturelles du quotidien pour donner au bout du compte des moments inoubliables ! Au risque de livrer le live de trop, Trust qui en a déjà plus d’un à son palmarès sort donc après deux années de transition marquées par un nouvel effort studio et par deux tournées, une première sur fond de crise mondiale dans les Zéniths et une autre partagée entre festivals et salles intimistes, un live de plus, celui que les fans présents à Paris le 4 décembre 2007 mais aussi les autres réclamaient, un double-double décliné en deux CD et en deux DVD avec en bonus un collector attendu depuis plus de vingt sept longues années, le fameux Rockpalast de juin 1982 … De quoi faire perdurer la longue litanie des « je t’aime mon non plus » entretenue entre le groupe, le public et la presse depuis un sacré moment ! Savoir se faire détester, c’est aussi un peu savoir se faire aimer … A ce jeu subtil, rares sont ceux qui peuvent battre Bernie Bonvoisin !

Trust n’a jamais fait ce que l’on attendait de lui, multipliant les changements de direction les plus impromptus en terme de composition et se séparant régulièrement quand l’alchimie n’était plus présente pour mieux se remettre en marche quand l’occasion se présentait. De cette incroyable propension à faire à chaque fois ce que l’on n’attend pas de lui, le groupe a acquis non seulement ses lettres de noblesse mais aussi une certaine forme de respect de la part de ses fans et c’est dans les divers albums studios qui ont parsemé sa carrière que Trust a choisi en cette soirée parisienne de faire une set list en forme de best of, un exercice pour le moins aléatoire puisque chacun a le loisir de préférer plutôt tel ou tel morceau que Bernie et Nono mais aussi Vivi à la guitare, Iso à la basse, Farid aux drums et Deck aux platines ont interprété ou au contraire n’ont pas interprété à L’Olympia. On retiendra au rang des standards la présence d’hymnes antédiluviens comme « Palace », « Mr Comédie », « Ton dernier acte », « Les Templiers », « Préfabriqués », « Saumur », « Police Milice » on encore « L’Elite » et d’autres plus récents comme « On lèche, on lâche, on lynche » ou « Tous ces visages », on se souviendra bien entendu des indispensables petites altercations cordiales mais fermes entre Bernie et son public quand une partie de ce dernier siffle l’intro de Deck sur « Surveille ton look » par exemple, de ces quelques discours engagés qui ponctuent les transitions entre les morceaux, de ces petits plantages dans des paroles écrites parfois trente ans plus tôt ou encore dans l’utilisation d’un vocoder qui peine à être dépoussiéré depuis le temps qu’il traînait dans les cartons de Nono … Sympathique, attachant, on retrouve le Trust que l’on aime et celui que l’on aime détester, celui qui a botté le cul de la France giscardienne, le Trust qui fustigeait les choix de ses dirigeants de l’époque et qui depuis, s’il s’est quelque peu assagi voire même osons le dire un poil embourgeoisé, n’a pas perdu une once de sa verve et de sa morgue ! Le son qui va crescendo en terme de qualité au fil du concert et les images toujours impeccables ajoutent encore au plaisir que l’on a à revivre cette soirée en compagnie d’un Trust des grands jours, un groupe qui riffe et qui gueule, qui est heureux d’être en vie et de jouer devant une salle pleine comme un œuf qui reprend en chœur l’indispensable « Antisocial » sans lequel un concert de Trust n’aurait sans doute pas le même goût d’éternité …

On ne saurait se quitter sans partager une autre tranche d’anthologie avec Trust, celle enregistrée le 5 juin 1982 à Cologne dans le cadre du prestigieux Rockpalast en compagnie de Moho Chemlekh à la seconde guitare, de Vivi à la basse et de Nicko McBrain à la batterie, un concert « restauré » en raison de l’absence des bandes master originales certes, mais un concert durant lequel les vieux fans nostalgiques retrouveront l’énergie qui caractérisait le groupe dans les glorieuses eighties, une énergie traduite au travers des titres interprétés en grande majorité dans la langue de Bon Scott, des « Savage », « Paris Is Still Burning », « Sects » et autres « Get Out Your Claws » qui nous ramènent invariablement vers les « gamins » impétueux qu’étaient alors Bernie et Nono … Le souvenir qui circulait souvent jusqu’alors sous le manteau s’offre enfin à la majorité du grand public et rien que pour ça, il convient de saluer l’initiative de ce bonus qui coupe enfin l’herbe sous le pied des bootlegers ! Si ce n’est pas le coffret de l’année, ça y ressemble quand même à s’y méprendre …