mercredi, 16 décembre 2009
Land of the freaks
(Roadrunner Records – 2009)
Durée 49’22 – 12 Titres
http://www.freakkitchen.com
http://www.myspace.com/freakkitchenmusic
 Les fans du combo suédois le plus original de la scène heavy metal auront du patienter pratiquement quatre années avant que Freak Kitchen ne fasse son grand retour dans les bacs avec « Land Of The Freaks », le digne successeur d’un superbe « Organic » sur lequel on remarquait en 2005 la participation spontanée d’un certain Ron Thal … Quinze ans après « Appetizer », Mattias ‘‘IA’’ Eklundh, chanteur, guitariste et unique rescapé de la mouture originelle du groupe puisque Christer Örtefors et Björn Fryklund on respectivement remplacé Christian Grönlund et Joakim Sjöberg à la basse et à la batterie en 2000, revient avec un septième effort toujours autant chargé de ses élucubrations les plus folles mais cette fois poussé encore un peu plus au niveau des arrangements. Solidement attaché à la tradition guitare / basse / batterie / voix, « Land Of The Freaks » se veut pourtant très progressif et novateur … Vous avez dit impossible ?
Jouer du rock le plus sérieusement du monde sans ennuyer le public, faire des expérimentations dignes du grand Zappa sans pour autant virer à l’imbuvable, écrire des chansons drôles sans tourner à la pantalonnade, il fallait bien tout le talent de Mattias ‘‘IA’’ Eklundh pour y parvenir ! Alors si l’on s’éloigne souvent de ce que le hard rock traditionnel est capable de nous proposer de mieux, c’est avec un plaisir non feint que l’on se prend en plein dans le plexus solaire une grosse volée de titres pleins de nuances, pleins de bonnes vibrations qui réjouiront les véritables amateurs de rock frais et vivifiant, de rock bourré d’humour et de second degré, de rock qui ne se prend pas au sérieux et qui fignole plus ses compositions que son jeu de scène, son brushing et le lustrage de ses cuirs, même si côté gimmicks les Suédois n’ont pas grand chose à envier à leurs petits copains de la scène hard. A l’heure de tirer les enseignements d’un « Land Of The Freaks » attendu par certains comme le messie, on saluera la lucidité rythmique des cuistots nordiques qui ont su donner du corps à la sauce et la très grande versatilité d’un frontman toujours aussi surprenant et déjanté qui aura réussi à nous pondre des craqueries ultimes du genre de « God Save The Spleen », « Teargas Jazz », « Murder Groupie » ou « Honey, You’re A Nazi », des titres comme on n’en avait sans doute jamais entendu et qui, il y a fort à parier, marqueront le rock en général et le hard en particulier de leur empreinte si anticonformiste. Si aimer Freak Kitchen n’est en rien une obligation, passer à côté est sans le moindre doute une grossière erreur …
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