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Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 11 décembre 2009
10Y
(Bonsaï Music – EMI Music – 2009)
Durée 50’30 – 14 Titres
http://www.marysdreamtheband.com
http://www.myspace.com/marysdream
 « Si tu m’crois pas hé ! T’ar ta gueule à la récré » … Au risque de surprendre un peu, c’est la première chose que nous aura évoqué ce premier opus des Parisiens de Mary’s Dream, non pas parce qu’il donne dans la chanson française de qualité puisque le groupe évolue plus dans un registre rock indé ou même folk rock mais tout simplement parce que le quartet autant inspiré par Radiohead et Jeff Buckley que par Tom Waits et Nirvana a choisi de l’appeler « 10Y », diminutif avoué et assumé de « 10 Years ». S’ils se sont rencontrés autour d’une jam de lycée il y a une quinzaine d’années, Sandro Boschi au chant et à la guitare et Christophe Foultier à la basse avaient déjà en commun une passion pour Pearl Jam et pour la musique de Seattle et après quelques premières compos, c’est en se laissant rejoindre par Corentin Dalgarno au violoncelle et Sébastien Branchu à la batterie qu’ils amèneront leur projet vers une maturité impressionnante. Dix années de gestation plus tard arrive enfin un ouvrage où le claviériste Cédric Murat et la choriste Zoé Veighart s’invitent spontanément …
Mary’s Dream a fait le pari de cultiver le beau, musicalement s’entend bien entendu mais aussi au niveau d’un emballage soigneusement dessiné par Sébastien Mesnard, illustrateur déjanté d’un certain Tim Burton … De chansons majoritairement en Anglais en chansons accidentellement en Français, les Parisiens nous parlent de l’amour et de la vie de tous les jours, des petites joies et des gros moments de doutes, prenant appui sur des idées bien précises et sur des évènements forts pour nous accompagner par la main dans un monde où le conscient se laisse parfois rattraper par l’inconscient mais où la lucidité est toujours de mise. Les notes foisonnent ou s’égrènent délicatement, les ingénieux arpèges de guitares succédant aux longues goulées d’harmonica et le grain si délicat du violoncelle prenant parfois le pas sur des arrangements finauds qui rappellent les moments les plus torturés de la carrière des Beatles. La voix changeante et colorée de Sandro finit de donner à « 10 Years » toute sa diversité et c’est en pleine harmonie que l’on se régale des « It Kills Me Inside », « Psychologist », « No Rule » et autres « Yo’s Lounge » qui marquent autant de pas franchis par Mary’s Dream en une seule toute petite décennie. Recueil de sentiments et de sensations fortes, ce premier effort est une pure merveille de délicatesse et de sensualité …
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