mercredi, 02 décembre 2009 Split-up blues (Lenox Records – 2009) Durée 40’50 – 13 Titres http://www.bo-weavil.com http://www.myspace.com/boogiemattweavil Bo Weavil avait quelque peu brouillé les pistes en 2006 avec son troisième album, « Mo Diggin’ », dans lequel nos fossoyeurs nationaux du blues enterraient leur formule en duo et leurs vieux enregistrements analogiques pour s’ouvrir plus largement au trio voire même au quartet et aux nouvelles technologies sans pour cela perdre leur âme … Depuis, il a coulé de l’eau sous les ponts de Nantes et c’est accompagné de nouveaux complices que Boogie Matt Fromont revient en grande forme, s’apprêtant à rejoindre les Etats Unis par la grande porte puisque c’est à l’International Blues Challenge de Memphis qu’il ira défendre en janvier prochain les couleurs de l’hexagone en compagnie de Miguel Hamoun aux basses et Franck Thomelet aux percussions. Une reconnaissance légitime pour un combo qui ne l’est pas moins et qui à l’heure de proposer un quatrième album a choisi de conserver ses sonorités boueuses pour proposer un blues gras qui colle autant aux amplis qu’aux semelles … Le blues dans tous ses états !
Croiser ce trio sur les bords de la Loire ou de l’Erdre, c’est se voir projeté instantanément du côté des rives du Mississippi, là où les vieilles voilures traditionnelles de l’agglomération nantaise se transforment en steamers et collent au plus juste au cachet roots et puissant que Bo Weavil donne à son blues … En une douzaine de compositions enregistrées à la maison auxquelles on ajoute même un bonus pour que le compte soit juste, « Split-Up Blues » nous fait faire un grand tour du Sud des Etats Unis en passant par le Tennessee, le Texas, l’Arkansas et la Louisiane et en ponctuant ses morceaux d’un bon lot de slide, de grosses goulées d’harmonica et enfin d’une voix taillée sur mesure pour tirer la bourre aux héritiers des Charley Patton, Skip James et autres Robert Lockwood Jr. Replongé pour son plus grand bonheur dans la première moitié du siècle dernier, l’auditeur définitivement séduit se laisse ensevelir sous des tonnes de bon blues comme « Home Sweet Home », « Harmonica Stomp », « Slidin’ The Zydeco », « The Key To Yo’ Door » et « Train Is At The Station » et se reprend en pleine face les vieux souvenirs sépias des bluesmen de légende, ceux à qui Bo Weavil doit tout au presque de son style et auxquels le groupe a su emprunter tout en conservant une véritable originalité ! Faire du neuf en s’appuyant sur de l’ancien, on n’a encore rien trouvé de mieux pour durer …
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